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Oscars Étudiants : une récompense pour le film d'animation français sur la répression de manifestants algériens à Paris en 1961

De gauche à droite, les étudiants français Yanis Belaid, Eliott Benard and Nicolas Mayeur ont reçu une médaille de bronze pour «Les larmes de la Seine». [VALERIE MACON / AFP]

Les Oscars Etudiants se sont tenus hier, jeudi 20 octobre, à Los Angeles. Un film français d’animation revenant sur la répression de manifestants algériens par la police à Paris en 1961 y a été récompensé.

Très suivis à Hollywood, les Oscars Etudiants, qui se sont tenus hier à Los Angeles, ont récompensé un film d’animation français qui revient sur un événement tragique de l’histoire de France. Intitulé «Les Larmes de la Seine», ce court métrage dissèque la répression policière sanglante de la manifestation d'Algériens du 17 octobre 1961, sous l'autorité du préfet Maurice Papon. Il a décroché hier une médaille de bronze lors de la cérémonie. 

Pour mémoire, le 17 octobre 1961, quelque 30.000 Algériens avaient manifesté pacifiquement à Paris contre le couvre-feu qui leur était imposé, à l'appel du Front de libération nationale (FLN) qui réclamait l'indépendance de l'Algérie. 

Lors de la cérémonie, les trois étudiants de l'école Pôle 3D de Roubaix, Yanis Belaid, Eliott Benard et Nicolas Mayeur, à l’origine de ce court métrage, ont expliqué avoir «voulu faire ce film pour mettre la lumière sur un événement bien trop méconnu en France, alors qu'il fait partie de notre histoire». «Nous serions heureux que cela donne envie aux gens d'en découvrir davantage, et de montrer notre façon de voir l'avenir sans oublier ce qui s'est passé», ont-ils ajouté en recevant leur prix. 

L’année dernière, à l’occasion du 60e anniversaire de ce tragique événement, le président de la République l’avait qualifié de «crimes (...) inexcusables pour la République», reconnaissant pour la première fois que «près de 12.000 Algériens furent arrêtés et transférés dans des centres de tri. Outre de nombreux blessés, plusieurs dizaines furent tués, leurs corps jetés dans la Seine». 

Le bilan officiel ne dénombrait jusqu'à présent que trois victimes. Leur nombre est estimé par les historiens à au moins plusieurs dizaines, voire plusieurs centaines.

D'anciens lauréats devenus aujourd'hui incontounables

Outre «Les Larmes de la Seine», plusieurs autres films ont été primés. Les médailles d'or ont été décernées à «Almost Home» dans la catégorie récit, «Against Reality» pour le volet expérimental et «Found», en compétition pour le meilleur documentaire. Des films, qui quant à eux, ont traités des sujets variés comme les voyages dans l'espace, le rêve lucide et l'enlèvement d'un enfant. Sur une note plus légère, «An Ostrich Told Me the World Is Fake and I Think I Believe It» (Une autruche m'a dit que le monde est faux et je pense que je la crois) a remporté le premier prix de l'animation. 

Ces jeunes réalisateurs succèdent à d’anciens lauréats aujourd’hui bien connus tel que Spike Lee, Robert Zemeckis, Pete Docter («Monstres & Cie» et «Là-haut») ou encore Cary Fukunaga («Mourir peut attendre»). 

Plus de 1.700 candidatures avait été envoyées cette année, alors que la cérémonie se tenait à nouveau, pour la première fois depuis 2019, physiquement, a rapporté de son côté Variety. 

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