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«The Fall Guy» : on a vu le film avec Ryan Gosling en homme qui tombe à pic et voici ce qu’on en pense

«The Fall Guy», comédie d'action avec Ryan Gosling réalisée par David Leitch, arrive dans les salles françaises ce mercredi 1er mai. Voici ce qu'on en a pensé.

Très vaguement basé sur la série américaine des années 1980, connue en France sous le titre «L’homme qui tombe à pic», «The Fall Guy» met en lumière le dur labeur d’un cascadeur. Dans la série, Lee Majors incarnait un gentleman qui écrasait des Porsche devant les caméras le jour, et chassait les criminels contre des primes pendant ses heures libres.

Si «The Fall Guy» suit également un cascadeur nommé Colt Seavers (Ryan Gosling), l’histoire diffère. Ce Colt Seavers a été un jour victime d’un grave accident sur un tournage et a mis fin à sa carrière depuis six ans quand on le découvre. Désormais voiturier, il est contacté par son ancienne agent Gail ( Hannah Waddingham de Ted Lasso), qui dit avoir besoin de lui en urgence car son client vedette n’a plus de doublure, ce qui met en péril la production d’un blockbuster d'action et de science-fiction, «Metalstorm».

Colt Seavers ne veut rien avoir à faire avec ça mais finit par accepter quand il découvre que son ancien amour, Jody, est la réalisatrice du long métrage. Se disant qu’il tient là peut-être sa chance de raviver leur romance, il se lance à cœur perdu dans les cascades toutes plus dangereuses les unes que les autres. Si Jody est secrètement ravie de le revoir, elle est également méfiante qu’il soit parti du jour au lendemain sans jamais la recontacter.  Elle lui en veut et veut punir le nouveau cascadeur de son film en le faisant pourquoi pas percuter un rocher une bonne douzaine de fois…

Lettre d'amour

Jody (Blunt) continue de diriger «Metalstorm», mais l’acteur principal Tom Ryder ( Aaron Taylor-Johnson ), disparaît lui aussi dans ce qui semble être des circonstances suspectes. Colt Seavers est chargé par son agent de retrouver la star tout en poursuivant le travail sur le film… Il découvre le monde de caïds et de drogue que fréquente l’acteur qu’il double, et doit bientôt enchainer les cascades dans la vraie vie, cette fois pour sauver sa peau…

 

Alors que le réalisateur David Leitch a réalisé de grands films d'action, comme le premier «John Wick» et le sous-estimé «Atomic Blonde», «The Fall Guy», excitant (comme son interprète principal) sur le papier, lorgne (malheureusement) plus vers son moins subtil «Bullet Train», sorti en 2022.

Rien en soi n’est à reprocher, au contraire, aux séquences de cascades du film – nombreuses et plutôt spectaculaires, et dont on pressent qu’elles raviront les spectateurs fans de films d’action, même s’il s’agit de calquer les grandes scènes du genre (pensez à des hordes de crétins armés de fusils automatiques, des poursuites en voiture, en bateau…).

Evidemment, David Leitch - étant lui-même un cascadeur de formation ayant réalisé des cascades sur des films tels que «Ocean's Eleven»,  The Bourne Ultimatum» et  Speed Racer» - maîtrise bien son sujet. Doublure notamment de Jean-Claude Van Damme, il semble d’ailleurs faire un clin d’œil à l’acteur belge avec la présence d’un chien nommé Jean-Claude… Un des très nombreux easter eggs du film.

Avec «The Fall Guy», Guy Leitch adresse surtout une lettre d’amour pleine d’humour à tous les casse-cous qui opèrent, au prix de profondes souffrances physiques et parfois au péril de leur vie, dans l’ombre des stars hollywoodiennes. Ceux qui encaissent les coups, sautent par les fenêtres, se font incendier, rouler dessus… Pour les besoins de la magie du cinéma.

Blockbuster bulldozer

Là où son film pêche, c’est du côté du scénario écrit par Drew Pearce, l'auteur de films comme «Hotel Artemis» et «Fast & Furious : Hobbs & Shaw». Les choses se gâtent tellement de ce point de vue que même le charisme du très sexy Gosling semble ne pas pouvoir compenser les carences narratives. Les cascades s’enchaînent en en mettant plein la vue (c’est déjà pas mal), mais sans réelle utilité…

Si bien que les deux heures du film finissent par paraître longues. La faute aussi à des gags pas vraiment subtils. Il faudra donc prendre «The Fall Guy» pour ce qu’il est, c’est à dire un pur divertissement qui assume pleinement son côté idiot comme de bonnes vieilles comédies d’antan (ou plus récente, coucou «Thor : Love and Thunder»).

Que ce soit lorsque Colt Seavers est drogué à son insu ou quand l’avalanche de gimmicks hache de manière superflue une scène d’action, on ne peut s’empêcher de se dire qu’il ne manquait que peu de choses pour faire de «The Fall Guy» un grand film. Peut-être, pour cela, son flirt constant avec la parodie aurait-il dû être consommé ?

Un pantin malmené et amoureux

Reste donc une suite de séquences sans vraie articulations les unes avec les autres, une sorte d'enchainement de clips sur une BO très mainstream pour galvaniser les foules venues se distraire, ratissant large, de Bon Jovi à Kiss en passant par Phil Collins.

«The Fall Guy» n’est pas seulement une comédie d’action, mais aussi une comédie romantique dont elle embrasse certains codes. De ce point de vue, l’alchimie de Ryan Gosling et Emily Blunt fonctionne.

Mention spéciale à la scène où Colt Seavers/Ryan Gosling, aux muscles plus saillants que jamais - sorte de poupée Ken ou plutôt Big Jim poussée dans le vide, cramée, esquintée dans tous les sens façon Tex Avery avec un petit côté jubilatoire - pleure sur «All Too Well» de Taylor Swift en repensant à son amour passé… Un mec baraqué qui embrasse sa féminité, mais pas jusqu’à apprécier «Coup de foudre à Notting Hill», parce qu’il y a des limites…

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