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Accusations d’agressions sexuelles contre Rammstein : les appels au boycott se multiplient

Le chanteur de Rammstein, un des groupes de métal les plus populaires au monde, est accusé d'avoir été au centre d'un véritable système destiné à agresser sexuellement des groupies après des concerts. [Christophe Gateau / DPA / AFP]

Associations de défense des femmes et responsables politiques se mobilisent pour forcer l'annulation de concerts de Rammstein en Suisse, après les accusations d'agressions sexuelles portées contre le chanteur du groupe de métal allemand.

La Jeunesse socialiste suisse (JS) a lancé jeudi soir une pétition pour faire annuler les concerts de Rammstein prévus les 17 et 18 juin dans la capitale helvétique, bien que les avocats de Till Tindemann - la voix et le parolier du groupe - démentent formellement les accusations portées par plusieurs jeunes femmes depuis le mois de mai.

En pleine tournée européenne, le chanteur de Rammstein, un des groupes de métal les plus populaires au monde, est accusé d'avoir été au centre d'un véritable système destiné à agresser sexuellement des groupies après des concerts.

Les groupies auraient été repérées dans les premiers rangs des concerts, filmées ou photographiées pour que Lindemann puisse faire son choix, avant pour certaines d'être conviées en coulisse pour des fêtes. Certaines auraient alors été droguées avant de subir les assauts du chanteur, âgé de 60 ans.

«Ces accusations d’agressions sexuelles doivent être prises au sérieux ! La seule chose responsable à faire dans ce contexte, c’est annuler les concerts», estime Thomas Bruchez, vice-président de la JS auprès de l'agence Keystone-ATS. A 14H30 GMT vendredi la pétition avait recueilli plus de 3.600 signatures sur les 5.000 visées et elles augmentaient rapidement, la presse helvétique s'étant fait un large écho de cet appel.

Les Femmes socialistes suisses, l'organisation féministe pour la paix cfd, et l'ONG contre les violences infligées à des femmes Brava, soutiennent également l'initiative. Dans les colonnes du tabloïd Blick de vendredi, le comité bernois du collectif de la grève féministe a exigé que l'organisateur renonce aux concerts et dit réfléchir à une possible action devant le stade du Wankdorf, où doivent se dérouler, à guichet fermé, les deux représentations.

Rammstein - dont bon nombre de chansons ont des références sexuelles très crues - est le groupe germanophone qui vend le plus d'albums au monde et son succès planétaire repose aussi sur la démesure de ses concerts, à grand renfort de pyrotechnie et de la présence physique imposante de Till Tindemann, avec sa voix de basse profonde. 

Plusieurs victimes et même modus operandi

L'affaire a débuté fin mai avec le témoignage d'une Irlandaise de 24 ans accusant le chanteur et parolier du groupe de l'avoir droguée et agressée sexuellement à l'issue d'un concert le même mois en Lituanie. D'autres jeunes femmes ont ensuite témoigné, décrivant toutes peu ou prou le même scénario.

Les accusations, portées ces derniers jours dans la presse allemande par plusieurs femmes, sont jugées suffisamment sérieuses pour que le gouvernement exige désormais des organisateurs de concerts de protéger le public.

Le gouvernement allemand a demandé mardi des mesures de protection du public féminin de Rammstein après ces accusations.

«Les jeunes en particulier doivent être mieux protégés contre les agressions», a déclaré à l'AFP la ministre allemande de la Famille, l'écologiste Lisa Paus, alors que Rammstein, l'un des groupes de métal les plus connus d'Europe, est en pleine tournée sur le continent. La ministre propose notamment la mise en place de zones de protection pour les femmes lors des concerts, ainsi que d'équipes susceptibles d'intervenir en cas d'agression sexuelle.

«Ces accusations sont invariablement fausses», assurent les avocats de Till Tindemann. «Nous engagerons immédiatement des poursuites judiciaires pour toutes les allégations de ce type», menacent-ils.

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