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«Bâtiment 5» : on a vu le nouveau film de Ladj Ly, et voici ce qu'on en a pensé

Après «Les misérables», succès critique et public en 2019, le réalisateur Ladj Ly dévoile ce mercredi au cinéma son second long-métrage, «Bâtiment 5». Un film personnel sur le mal-logement et la précarité en banlieue.

Avec son premier long-métrage «Les Misérables», Ladj Ly avait créé l’événement, attirant plus de deux millions de spectateurs en salles, et raflant quatre César, dont celui du meilleur film, ainsi que le prix du jury au Festival de Cannes.

Quatre ans plus tard, le cinéaste est de retour ce mercredi 6 décembre avec «Bâtiment 5» qui se déroule toujours en banlieue, mais s’intéresse cette fois-ci à la question du mal-logement au cœur d’une politique locale vérolée. Cette banlieue, l’homme de 45 ans et pilier du collectif Kourtrajmé la connaît comme sa poche pour avoir grandi à Clichy-Montfermeil, en Seine-Saint-Denis.

Les premières images d’une cité survolée en drone plantent immédiatement le décor de ce film qui se veut comme un prolongement des «Misérables». Là, dans les escaliers exigus d’une tour condamnée à la destruction et où l’ascenseur est en panne depuis des mois, un cercueil tente d’être exfiltré tant bien que mal.

face-à-face réussi entre Anta Diaw et Alexis Manenti

Parmi les protagonistes, Habi (Anta Diaw), qui a grandi dans ces logements populaires. Celle-ci prend connaissance du nouveau plan de réaménagement du quartier qui implique une expropriation des propriétaires, y compris ses proches. La jeune femme engagée décide d’entrer en campagne contre Pierre Forges (Alexis Manenti), un pédiatre devenu maire suite au décès soudain de son prédécesseur. L’édile tente de faire avancer le projet en utilisant des procédés radicaux, ce qui ne fait qu’attiser la colère des habitants.

Si les scènes d’action sont souvent délaissées pour se concentrer davantage sur l’humain et sur les problématiques auxquelles sont confrontées certaines communautés, ce long-métrage résonne malheureusement avec l’actualité. Notamment quand la bourgeoisie devient la cible d’un habitant en colère et que la situation dégénère, rappelant les émeutes qui ont eu lieu après la mort de Nahel, tué par un policier en juin dernier. «(Unique) scène fictionnée dans le film», elle a cependant été tournée avant l'attaque à la voiture-bélier de la propriété de Vincent Jeanbrun, maire (LR) de L'Haÿ-les-Roses (Val-de-Marne), a expliqué Ladj Ly à l’AFP.

Après avoir visionné «Bâtiment 5», on attend avec impatience le dernier volet de la trilogie très personnelle du cinéaste consacrée à la banlieue, et qui serait actuellement en cours d’écriture.

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