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Mort d'Alexeï Navalny : où voir le film qui lui est consacré, lauréat de l'Oscar du meilleur documentaire en 2023 ?

Alexeï Navalny avait dédié sa «contribution» à l'Oscar du meilleur documentaire à ceux qui s'opposent à la dictature et à la guerre. [DCM Cabel News Network Inc. All rights reserved]

«Navalny», le long-métrage de Daniel Roher sur Alexeï Navalny, ennemi numéro un du Kremlin dont on a appris la mort en prison ce 16 février, avait été primé aux Oscars, en 2023.

Le principal opposant à Vladimir Poutine, Alexeï Navalny, est décédé à l’âge de 47 ans, a-t-on appris, ce vendredi 16 février, des agences de presse russes, alors que le premier tour de l’élection présidentielle du pays doit avoir lieu dans quelques semaines. 

Alexeï Navalny était mondialement reconnu comme le critique russe le plus virulent de Poutine au cours des deux dernières décennies. Au moment de sa mort, il purgeait une peine de 19 ans de prison pour «extrémisme». Il avait été transféré vers la fin de l'année dernière dans une colonie pénitentiaire de l'Arctique, considérée comme l'une des prisons les plus dures.

Déjà récompensé des prix de Meilleur Documentaire aux BAFTA et à Sundance en 2022, l’édifiant documentaire «Navalny» qui lui était consacré, co-production de CNN et HBO, avait remporté l’Oscar du meilleur documentaire en 2023. Il est actuellement disponible sur myCANAL et sera diffusé sur Paris Première, ce dimanche 18 février à 21h.

En août 2020, un avion voyageant de Sibérie à destination de Moscou avait effectué un atterrissage d'urgence. Le chef de l'opposition russe était gravement malade. Il avait d’abord été emmené dans un hôpital sibérien local puis à la demande de son épouse évacué vers Berlin, où le gouvernement allemand avait finalement déterminé qu'il avait été empoisonné au Novitchok, un agent neurotoxique mortel impliqué dans les attaques contre d'autres opposants au gouvernement russe.

Une personnalité inspiratrice

Documentaire édifiant du Canadien Daniel Roher, «Navalny» revient sur cette tentative d'assassinat, et révèle les détails d'un complot qui indiquait l'implication de Poutine. Il suit également Navalny retourner en Russie malgré les risques pour sa sécurité personnelle. Le 17 janvier 2021, il sera d’ailleurs arrêté quelques instants seulement après son atterrissage à Moscou.

Né en 1976 d'un père qui avait déménagé en raison de la catastrophe de Tchernobyl, Navalny était devenu de manière virulente un opposant à Poutine à partir de 2011, et avait comparu pour la première fois devant un tribunal pour avoir «défié un représentant du gouvernement», ce qui lui avait valu quinze jours d’emprisonnement. À sa libération, il avait appelé les Russes à s'unir contre Poutine, ce qu'il fera jusqu'à sa mort.

En février 2024, il l'avait encore formulé depuis sa prison, demandant aux Russes de voter contre Poutine à l'élection présidentielle qui doit se tenir à la mi-mars, et de se présenter tous aux urnes à midi pile en guise de protestation.

Navalny laisse dans le deuil son épouse Yulia Abrosimova et ses deux enfants, qui témoignent d’ailleurs dans le documentaire «Navalny».

En réaction à l'attribution de son Oscar, le Kremlin avait accusé Hollywood de «politiser» le cinéma. Alexeï Navalny avait dédié sa «contribution» à l'Oscar du meilleur documentaire à ceux qui s'opposent à la dictature et à la guerre. «Ce n'est pas mon film, je n'ai pas gagné l'Oscar et je ne suis pas en mesure de dédier ce prix à qui que ce soit», avait-il indiqué dans un message transmis depuis sa prison, et publié sur Twitter par son équipe. «Cependant, je dédie toute ma contribution à ce film aux personnes honnêtes et courageuses du monde entier qui, jour après jour, trouvent la force d'affronter le monstre de la dictature et son compagnon immuable, la guerre», avait-il ajouté. 

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