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International Emmy Awards : la série française «Des gens bien ordinaires» récompensée

Jérémy Gillet est le double masculin d’Ovidie dans cette dystopie féministe, dont la saison 2 arrivera en 2024. [© Magneto - Lionel Jan Kerguistel]

Création Décalée Canal+ signé Ovidie, «Des gens bien ordinaires» a ce lundi reçu l’International Emmy Award 2023 de la Meilleure série courte.

«J’ai gagné un Emmy», a ce lundi tweeté Ovidie. La réalisatrice a décroché la précieuse récompense dans la catégorie «série courte» pour «Des gens bien ordinaires», Création Décalée CANAL+ dont les huit épisodes de 14 minutes proposent une plongée dans l’univers des films pornographiques.

Pour les besoins de sa série dystopique, Ovidie, qui a été elle-même actrice pornographique entre 1999 et 2003 avant de devenir autrice et documentariste, s'est inspirée de sa propre expérience pour inventer un milieu du porno où le traditionnel rapport de domination masculin/féminin serait inversé.

La série suit Romain, 18 ans, un étudiant en sociologie dans les années 1990 qui, avec son amie Isaure, rêve de refaire le monde. Alors que cette dernière entend exprimer sa radicalité au côté de groupes politiques clandestins, Romain pense qu'investir le milieu du porno est une subversion qui pourrait servir sa rébellion contre son milieu d’origine, mais aussi une manière pour lui de s'émanciper d'une relation amoureuse toxique avec une femme qui a une emprise totale sur sa vie.

Mais plutôt que de trouver l'occasion de bousculer l'ordre établi, le jeune homme va en fait découvrir un milieu très «ordinaire», où chaque genre reste bien sagement à sa place et où personne ne semble jamais relever le caractère déplacé voire humiliant de certaines situations.

De la productrice à l’actrice, de la réalisatrice à la spectatrice, toutes usent et abusent de lui, cette «chair fraîche».

Inspirée de faits réels

Au long de huit épisodes courts (de 9 à 17 minutes), Ovidie s'attaque à la violence sexiste du milieu pornographique comme symptomatique de celui qui règne dans toute la société, un sexisme devenu banal dans notre réalité, alors qu’il devrait être tout sauf anodin.

«Cette série est inspirée de faits réels. Elle n’est ni autobiographique ni complètement fictive, il serait plus juste de la définir comme l’expression d’un "point de vue situé". Comme Romain, j’ai vécu une enfance sans histoire dans une famille ordinaire de fonctionnaires de l’éducation nationale, une adolescence de la France pavillonnaire des classes moyennes des années 1990, une jeunesse militante et une implication dans divers groupes anarchistes. Et, comme Romain, j’ai été attirée par la mise en marge que représentait l’expérience pornographique. Et j’ai cru voir la possibilité d’une rébellion et je n’y ai trouvé qu’un milieu relativement ordinaire, avec ses normes, ses stéréotypes voire ses violences», avait expliqué Ovidie.

Au côté de Jérémy Gillet, le casting compte aussi Raïka Hazanavicius (Les 7 vies de Léa), Agathe Bonitzer (La Belle et la Belle), Sophie-Marie Larrouy (Cheyenne et Lola), ainsi que Romane Bohringer, Andréa Bescond, Anne Benoît et Arthur Dupont.

La saison 1 de la série «Des gens bien ordinaires» est disponible en exclusivité sur CANAL+ et myCANAL. La saison 2, dont le tournage vient de se terminer, sera diffusée en exclusivité sur CANAL+ en 2024.

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