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Renault-Nissan prend le contrôle de Lada

Carlos Ghosn (3e g) et des responsables russes lors de la signature de l'accord entre Nissan-Renault et Avtovaz, le 12 décembre 2012 à Moscou [ / AFP] Carlos Ghosn (3e g) et des responsables russes lors de la signature de l'accord entre Nissan-Renault et Avtovaz, le 12 décembre 2012 à Moscou [ / AFP]

L'alliance Renault-Nissan a concrétisé mercredi à Moscou sa prise de contrôle du russe Avtovaz, le fabricant de la célèbre Lada, avec l'ambition d'atteindre pour les trois marques 40% du marché automobile russe d'ici à 2016.

L'accord, dont le principe avait été annoncé en mai, a été signé dans un hôtel moscovite par le PDG de Renault-Nissan Carlos Ghosn et ses partenaires russes.

"Ce jour marque une nouvelle étape de notre partenariat" avec Avtovaz, détenu à 25% par le constructeur français depuis 2008, a souligné M. Ghosn lors d'une conférence de presse.

Concrètement, le deuxième constructeur français et son partenaire japonais créent une coentreprise, baptisée Alliance Rostec Auto BV, avec la société publique russe Rostekhnologuii qui détient actuellement 36% d'Avtovaz.

L'alliance franco-japonaise doit y investir par étape 23 milliards de roubles (577 millions d'euros), ce qui lui donnera d'ici à la fin du premier semestre 2014 67,13% de la société commune. Cette dernière détiendra à son tour 74,5% d'Avtovaz.

Le PDG de Renault-Nissan Carlos Ghosn, le 12 décembre 2012 à Moscou [ / AFP]
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Le PDG de Renault-Nissan Carlos Ghosn, le 12 décembre 2012 à Moscou
 

"Cet accord qui a été signé aujourd'hui permet à Renault de gagner le contrôle d'Avtovaz, qui est le principal constructeur russe avec la marque Lada", a déclaré à l'AFP Carlos Ghosn.

"D'un autre côté, il va permettre à Renault d'accéder à des capacités de production existantes (...) très intégrées avec le tissu de fournisseurs russes", a-t-il ajouté.

M. Ghosn a souligné que la Russie, troisième marché pour Renault après la France et le Brésil, était pour le constructeur un débouché "très profitable" et "en croissance rapide".

Plus tard dans la journée, Renault a annoncé la cession du solde de sa participation dans le constructeur suédois de poids lourds AB Volvo, valorisée en Bourse environ 1,5 milliard d'euros, pour réduire son endettement et financer notamment ses investissements en Russie, en Chine et en France.

Au total, Renault prévoit de voir les ventes d'automobiles passer en Russie d'environ 2,9 millions de véhicules cette année à plus de quatre millions d'ici à 2020, ce qui en ferait le premier marché en Europe.

Il vise pour les trois marques environ 40% de part de marché d'ici à 2016, contre environ 30% actuellement.

L'alliance avec Avtovaz permet de "développer la marque Lada qui est première sur le marché russe, créer de la capacité de production pour Renault et Nissan, et permettre à Lada d'accéder à la technologie et de partager des synergies avec les deux autres marques", a énuméré Bruno Ancelin, directeur de Renault pour la Russie, interrogé par l'AFP.

En avril, Vladimir Poutine a inauguré la première ligne de production commune aux marques Lada, Renault et Nissan. Avtovaz y construit actuellement un modèle Lada (Largus) et depuis peu un modèle Nissan (Almera).

L'alliance prévoit d'y lancer la fabrication de deux voitures de marque Renault l'année prochaine.

 
 

Le français avait déboursé en février 2008 un milliard de dollars pour acquérir 25% du russe. Nissan n'était jusqu'à présent pas au capital d'Avtovaz.

Le constructeur russe a subi de plein fouet la crise économique en 2008-2009, nécessitant l'intervention de l'Etat pour sauver les dizaines de milliers d'emplois que représente l'entreprise dans la région de Togliatti, à un millier de kilomètres de Moscou.

Depuis, la société "s'est redressée", a estimé M. Ghosn.

"Nous avons décidé de garder la marque Lada pour qu'elle se développe en Russie", a indiqué de son côté Sergueï Tchemezov, le directeur général de Rostekhnologuii.

"Nous gardons une minorité de blocage et nous défendrons les intérêts de la Russie", a-t-il souligné.

Carlos Ghosn a assuré de son côté que la direction d'Avtovaz, dont Igor Komarov garde la tête, serait responsable de la gestion de l'entreprise et que les décisions ne seraient pas prises "à Paris ou à Tokyo".

"Ce qui nous intéresse, ce n'est pas de faire d'Avtovaz une filiale. C'est une marque forte avec une forte identité russe", a-t-il expliqué.

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