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La COP27 adopte un texte final réaffirmant l’objectif de contenir le réchauffement à 1,5°C

Cette grande conférence sur le climat de l'ONU a finalement pris fin avec plus d'un jour de retard sur le calendrier prévu, ce qui en fait l'une des COP les plus longues de l'histoire. [AHMAD GHARABLI / AFP]

La conférence sur le climat de l'ONU a adopté tôt dimanche matin une déclaration finale appelant à une réduction «rapide» des émissions de gaz à effet de serre et réaffirmant l'objectif de contenir le réchauffement à 1,5°C.

Après des négociations longues et difficiles qui ont largement débordé du calendrier prévu, la COP27, qui s'est tenue à Charm-el-Cheikh en Egypte, s'est terminée ce dimanche 20 novembre à l'aube après avoir adopté un texte très disputé sur l'aide aux pays pauvres affectés par le changement climatique mais sans nouvelles ambitions pour la baisse des gaz à effet de serre.

Cette grande conférence sur le climat de l'ONU a finalement pris fin avec plus d'un jour de retard sur le calendrier prévu, ce qui en fait l'une des COP les plus longues de l'histoire.

Une déclaration finale fruit de nombreux compromis a été adoptée, appelant à une réduction «rapide» des émissions, mais sans ambition nouvelle par rapport à la dernière COP de Glasgow en 2021. Comme l'a regretté le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres. «Nous devons drastiquement réduire les émissions maintenant, et c'est une question à laquelle cette COP n'a pas répondu», a-t-il déclaré à l'issue de la conférence climatique.

Dans la foulée, l'Union européenne s'est dite «déçue» par l'accord sur les émissions. «Ce que nous avons là, c'est un pas en avant trop court pour les habitants de la planète. Il ne fournit pas assez d'efforts supplémentaires de la part des principaux émetteurs pour augmenter et accélérer leurs réductions d'émissions», a estimé dans un discours enflammé le vice-président de la Commission européenne Frans Timmermans à la session plénière finale après deux semaines de conférence.

UN RECUL SUR LA QUESTION DES ÉMISSIONS

En effet, le texte sur les réductions d'émissions a été très disputé, où de nombreux pays ont dénoncé qu'ils considéraient comme un recul sur les ambitions définies lors de précédentes conférences. Et notamment sur l'objectif le plus ambitieux de l'accord de Paris, contenir le réchauffement à 1,5°C par rapport à l'ère pré-industrielle, qui est toutefois réaffirmé dans la décision finale.

Toutefois, les engagements actuels des pays signataires de l'accord ne permettent pas de tenir cet objectif, ni même celui de contenir l'élévation de la température à 2°C par rapport à l'ère pré-industrielle, quand les humains ont commencé à utiliser en masse les énergies fossiles responsables du réchauffement climatique.

Car, ces engagements, en admettant qu'ils soient intégralement tenus, mettraient au mieux le monde sur la trajectoire de +2,4°C à la fin du siècle et, au rythme actuel des émissions, sur celle d'un catastrophique +2,8°C. Or, à près de 1,2°C de réchauffement actuellement, les impacts dramatiques du changement climatique se multiplient déjà.

Autre sujet qui a secoué cette COP égyptienne : les ambitions de réductions d'émissions. De nombreux pays ont estimé que les textes proposés par la présidence égyptienne constituaient un retour en arrière sur les engagements d'en relever régulièrement le niveau pris à Glasgow.

«Cette COP a affaibli les obligations pour les pays de présenter des engagements nouveaux et plus ambitieux», a regretté Laurence Tubiana, architecte des accords de Paris de 2015

Une victoire pour les pays les plus pauvres

Cette édition a en revanche été marquée par l'adoption d'une résolution emblématique, qualifiée d'historique par ses promoteurs, sur la compensation des dégâts causés par le changement climatique déjà subis par les pays les plus pauvres.

Ce dossier des «pertes et dommages» climatiques des pays pauvres avait failli faire dérailler la conférence, avant de faire l'objet d'un texte de compromis de dernière minute qui laisse de nombreuses questions en suspens, mais acte le principe de la création d'un fonds financier spécifique.

«Les pertes et dommages dans les pays vulnérables ne peuvent désormais plus être ignorés même si certains pays développés avaient décidé d'ignorer nos souffrances», a salué la jeune militante ougandaise Vanessa Nakate.

En effet, les pays pauvres, souvent parmi les plus exposés mais qui sont généralement très peu responsables du réchauffement, réclamaient depuis des années un financement des «pertes et dommages» qu'ils subissent.

Cependant, la bataille ne s'achèvera pas avec l'adoption de la résolution de Charm el-Cheikh puisque celle-ci reste volontairement vague sur certains points controversés. Et les détails opérationnels doivent être définis pour adoption à la prochaine COP, fin 2023 aux Emirats arabes unis, promettant de nouveaux affrontements. Notamment sur la question des contributeurs, les pays développés insistant pour que la Chine en fasse partie.

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