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Saint-Ouen : jusqu’à 12 ans de prison ferme pour les trafiquants de la cité Michelet

Le parquet de Bobigny a requis des peines de prison ferme à l’encontre de plusieurs trafiquants de drogue, suspectés d’être à la tête du réseau, de la cité Michelet à Saint-Ouen, en Seine-Saint-Denis.

Des peines assez lourdes. Le tribunal correctionnel de Bobigny, en Seine-Saint-Denis, a rendu son verdict, ce vendredi 3 juin, concernant l’affaire du réseau de trafiquants, accusés de détention et transport de stupéfiants, d’association de malfaiteurs et blanchiment d’argent, de la Cité Michelet à Saint-Ouen.

Soupçonné d’avoir organisé le système de blanchiment de l’argent de la drogue et actuellement en fuite, Aboubacar S. s’est vu infligé une peine de 10 ans de prison assortie d’une période de sûreté des deux tiers, 5 millions d’euros d’amende et une interdiction de paraître en Ile-de-France pendant cinq ans.

Son frère, Moussa S., a été, lui, condamné à 12 ans de prison assortis à une peine de sûreté des deux tiers et un million d’euros d’amende.

Moussa S. va faire appel, tout comme le bras droit des deux frères, David M., qui s’assurait, lui, du bon fonctionnement du point de deal. Ce dernier a, d’ailleurs, été condamné à 10 ans de prison assortis d’une période de sûreté des deux tiers, 300.000 euros d’amende et une interdiction de paraître en Ile-de-France pendant 10 ans.

Le quatrième suspect, Samah B., a été relaxé pour blanchiment. Toutefois, il a été maintenu en détention et condamné, pour le reste, à 5 ans de prison ferme, 40.000 euros d’amende et une interdiction de paraître en Seine-Saint-Denis pendant 5 ans.

3 individus relaxés

Nabil C. a été condamné à 3 ans de prison dont un ferme assortis d’un sursis probatoire pendant 2 ans, 20.000 euros d’amende et une interdiction de paraître à Saint-Ouen pendant 3 ans.

Les deux derniers suspects, Gwendoline C. et Grégoire K. ont été respectivement condamnés à 12 mois de prison avec sursis et 2.000 euros d’amende et 18 mois de prison avec sursis et 6.000 euros d’amende.

Par ailleurs sur les 32 prévenus, le tribunal a prononcé 3 relaxes concernant notamment les gérants de 2 bistrots où les trafiquants passaient les paris sportifs pour blanchir l'argent de la drogue. Le tribunal a retenu leur bonne foi.

«La ministère publique avait qualifié ce réseau la version la plus aboutie du trafic de cité où les acteurs majeurs avaient parfaitement intégré le risque pénal et avaient agi et commis les faits en connaissance de cause», a affirmé Sandra Buisson, journaliste police-justice à CNEWS.

Les accusés se présentaient comme chef d'entreprise, informaticien, assistante sociale, chauffeur-livreur, agent de sécurité ou collecteur de dons dans une ONG. Mais pour les enquêteurs, chacun avait un poste bien défini dans cette PME de la drogue.

Les guetteurs, mineurs, à l'affût des descentes de police, le responsable du conditionnement de la drogue, les «influenceurs» qui assuraient la promotion de point de vente sur les réseaux sociaux ou encore le comptable qui répartissait la recette sans oublier «la part de ceux en prison».

Un commerce d’une redoutable efficacité

Au 86 et 92 avenue Michelet à Saint-Ouen, la «boutique» proposait cocaïne et cannabis sept jours sur sept pendant une quinzaine d’années. Le point de deal, considéré comme l’un des plus importants de France, générait alors près d’1,5 millions d’euros par mois, soit une recette journalière comprise entre 15.000 et 28.000 euros.

Le lieu s’ajoute aux 205 points de deal recensés en Seine-Saint-Denis.

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