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Attaque contre des Kurdes à Paris : ce que l'on sait des victimes

La première victime, Emine Kara, était la responsable du mouvement de femmes kurdes en France, à gauche sur la photo. [JULIEN DE ROSA / AFP]

Une femme et deux hommes ont été tués, vendredi, près du centre culturel kurde Ahmet-Kaya, dans le 10e arrondissement de Paris. Voici ce que l'on sait des trois victimes de la fusillade rue d’Enghien.

Dix ans après un triple assassinat, la communauté kurde a été encore durement touchée. Alors que les Kurdes s’apprêtaient à commémorer la mort de trois militantes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), tuées en 2013, un nouveau drame a fait écho à cette tragédie. Vendredi, en début d’après-midi à Paris, William M., un conducteur de train à la retraite âgé de 69 ans, a ouvert le feu rue d’Enghien, dans le 10e arrondissement de la capitale, faisant trois morts et trois blessés, dont un en urgence absolue. Le suspect, qui a reconnu devant les enquêteurs ressentir une «haine des étrangers pathologique», sera présenté à un juge d'instruction en vue d'une éventuelle mise en examen ce lundi, a indiqué le parquet. 

La première victime, Emine Kara, était la responsable du mouvement de femmes kurdes en France. Combattante et militante pendant trente ans dans les quatre parties du Kurdistan, en Turquie, en Irak, Syrie et Iran, «elle était venue en France pour se faire soigner», après avoir été blessée à la suite d’un combat contre Daesh en Syrie, a indiqué, samedi matin sur Franceinfo, le porte-parole des relations extérieures du CDKF (conseil démocratique kurde en France), Berivan Firat.

La deuxième victime décédée, Mir Perwer, était «un artiste kurde exilé en France», a déclaré Berivan Firat. Il était «un jeune chanteur, auteur-compositeur qui écrivait des textes en kurde. Ses textes dérangeaient le système [du président] Erdogan», a-t-il ajouté. «Il a fait face à un procès, un emprisonnement, il a dû se réfugier en France, il était réfugié politique.»

Trois hommes également blessés

La troisième victime, Abdulrahman Kizil, était un habitué du centre culturel Ahmet-Kaya. «Un citoyen ordinaire» de 48 ans, qui avait pris «l’habitude de venir tôt le matin, même souvent jusqu’au soir», au centre de la rue d’Enghien. «Il était dans toutes les actions, les manifestations kurdes. C’était un homme qui avait voué sa vie à la lutte kurde», a décrit le porte-parole des relations extérieures du CDKF.

Trois hommes sont également blessés, l’un en urgence absolue, les deux autres en urgence relative. Une enquête pour assassinat et tentatives d’assassinat a été confiée à la Direction régionale de la police judiciaire (DRPJ).

Tous assistaient à une réunion de préparation sur la commémoration de la mort de Fidan Doğan, Sakine Cansiz et Leyla Söylemez, assassinées le 9 janvier 2013 dans cette même rue d’Enghien. «C’est une répétition de l’histoire», a déploré, samedi, Agit Polat, porte-parole du CDKF, après s’être entretenu avec le préfet de police Laurent Nunez.

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