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«J'entends votre émotion» : Mathias Vicherat, le directeur de Sciences Po Paris, sort du silence après son placement en garde à vue pour violences conjugales

Mathias Vicherat, directeur de la prestigieuse université, s’est adressé aux étudiants ce mardi, dans un mail, faisant ainsi suite aux accusations de violences conjugales qui le concernent. [THOMAS SAMSON / AFP]

Le directeur de Sciences Po Paris, Mathias Vicherat, s’est exprimé ce mardi 5 décembre auprès de ses élèves au travers d’un mail, à la suite de son placement en garde à vue pour des accusations de violences conjugales.

Les étudiants de Sciences Po attendaient sa réaction de pied ferme. Mathias Vicherat, directeur de la prestigieuse université, s’est adressé à eux ce mardi dans un mail, faisant ainsi suite aux accusations de violences conjugales qui le concernent.

Sorti du silence, après deux jours de garde à vue, l’homme de 45 ans s’est empressé de faire savoir aux étudiants, enseignants et membres des conseils de l’institution, qu’il «entend leur émotion» et leur promet de les «rencontrer très prochainement».

Une volonté d’apaiser les tensions

Dimanche 3 décembre, Mathias Vicherat et sa compagne Anissa Bonnefont, actrice et réalisatrice, étaient placés en garde à vue. Tous deux s’accusaient réciproquement de faits de violences conjugales. Dans une déclaration commune signée de leurs noms, les deux protagonistes confirmaient «qu’aucune plainte n’avait été déposée». Dès la levée de leur garde à vue, qui s’est étendue jusqu’au lundi 4 décembre, le directeur est revenu sur le scandale que cette affaire a provoqué sur son établissement.

«Des éléments relatifs à ma vie privée et celle de ma compagne ont été divulgués dans les médias et sur les réseaux sociaux hier. Comme nous l’avons publiquement exprimé, nous tenons plus que tout à préserver l’équilibre de nos familles et notamment de nos enfants mineurs, et souhaitons que la sérénité puisse revenir», a-t-il déclaré.

En conclusion, Mathias Vicherat et Anissa Bonnefont ont souhaité rassurer leurs lecteurs, «les ruptures sont rarement évidentes et ne devraient en aucune manière faire l’objet de communication dans les médias».

Rencontrer les syndicats et associations

Plusieurs syndicats étudiants de gauche réclament la démission du directeur. En réaction à la fin de sa garde à vue, une cinquantaine d’étudiants se sont rassemblés ce mardi matin pour bloquer l’entrée de leur établissement et manifester leur colère.

Mathias Vicherat en a ainsi profité pour faire savoir qu’il n’était pas insensible à ce mouvement de contestation et a rappelé son attachement sincère aux valeurs de l’établissement. «J’entends votre émotion. Je souhaite avant tout que ces événements n’altèrent pas le fonctionnement de notre institution», a-t-il expliqué.

Il a ajouté qu'il rencontrerait «très prochainement les syndicats et associations étudiantes pour échanger avec eux». Rien n’assure cependant que cette action efface quelconque mécontentement. En effet, Frédéric Mion, ancien directeur de Science Po, s’était retrouvé obligé de quitter ses fonctions pour avoir dissimulé des soupçons d’inceste à son encontre.

Pour l’heure, «l’unité médico-judiciaire n’a relevé d’incapacité totale de travail sur aucun des deux. L’enquête se poursuit en préliminaire», a précisé le Parquet de Paris ce lundi.

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