Les autorités ont noté une explosion des arnaques par SMS. Les escrocs se font passer pour un proche de la victime et prétendent avoir besoin d'argent pour se sortir d'un mauvais pas.
Les experts parlent d'une «escroquerie de masse bien rodée», même si elle reste difficile à quantifier. Récemment, de nombreuses personnes ont été arnaquées par des individus mal intentionnés qui leur envoient des messages en se faisant passer pour un proche en difficulté, afin de leur soutirer de l'argent.
D'après un rapport du Service d'information, de renseignement et d'analyse stratégique sur la criminalité organisée (Sirasco) consulté par Le Parisien, 495.000 Français auraient été victimes d'abus de confiance en 2023. Or, «plus de la moitié» de ces faits étaient liés «à des escroqueries en ligne» ou «des hameçonnages initiés par SMS».
Le document prend l'exemple d'une victime originaire du Tarn qui, en fin d'année dernière, avait reçu le message suivant : «Coucou maman, c’est moi, j’ai eu un problème avec mon téléphone, c’est mon numéro temporaire». Se faisant passer pour le fils de cette femme, l'escroc était parvenu à lui soutirer 12.040 euros en lui demandant d'effectuer des virements sur un compte pour l'aider à régler une dette.
D'après les autorités, ces arnaqueurs contactent leurs victimes grâce à des listes de coordonnées qu'ils achètent en ligne, à des prestataires légaux ou non. Ils envoient le SMS frauduleux à un grand nombre de personnes, dans l'espoir qu'au moins l'une d'entre elle tombe dans le piège.
L'escroc compte évidemment sur l'inquiétude que ne manquera pas de ressentir sa cible si elle pense que l'un de ses proches est réellement en difficulté. S'il obtient une réponse, il prétexte un problème de téléphone pour justifier le numéro inconnu. L'étape suivante consiste à trouver un motif pour demander de l'argent.
Des «groupes criminels aux multiactivités»
Interrogé par Le Parisien, Frédéric Laissy, chef du service d'information et de communication de la police nationale (Sicop), explique que les auteurs de ces arnaques font partie de «groupes criminels aux multiactivités, avec comme principale tâche l'escroquerie». Ils peuvent être basés en France mais aussi travailler à distance, depuis l'étranger.
Aux personnes victimes de ce genre de messages, les forces de l'ordre conseillent de toujours porter plainte, même si le préjudice est minime, pour permettre à la police de remonter la filière. Il est aussi recommandé de faire opposition auprès de sa banque et de changer ses mots de passe. Enfin, il est impératif de conserver les messages ou appels reçus de la part de l'escroc, qui pourront servir de preuves.
En cas de doute, il vaut mieux ne pas répondre et tenter de joindre le proche concerné à ses coordonnées habituelles. Les numéros suspects peuvent par ailleurs être signalés via le 33 700, une plate-forme créée spécialement pour lutter contre ces arnaques.