En direct
A suivre

Qui sont les 255.000 volontaires qui ont répondu à l’appel pour aller travailler dans les champs ?

[©Philippe Huguen]

Quelques semaines après l’appel lancé par le ministre de l’Agriculture pour venir prêter main-forte aux agriculteurs en manque de saisonniers, les candidatures affluent.

Selon le dernier comptage, 255.000 Français se sont inscrits sur la plate-forme #desbraspourtonassiette de WiziFarm et cela ne s’arrête pas. Ils vont ramasser des asperges ou des fraises, éclaircir des abricotiers ou des pêchers on encore planter des semis. Une armée de volontaires qui viennent d’horizons différents.

Une majorité de trentenaires

Si toutes les classes d’âge sont invitées à candidater, les trentenaires sont majoritaires. D’après les premières statistiques communiquées à CNEWS par WiziFarm, l’âge moyen du candidat est de 36 ans. Sur l’ensemble, ils sont 40% à être âgés de moins de 30 ans. On note que 6% des candidats ont moins de 20 ans et 18% plus de 50 ans. « Compte tenu de la vulnérabilité des seniors à l’égard du coronavirus, nous recommandons aux personnes de plus de 60 ans de ne pas s’inscrire » explique Richard Brexant, product manager de WiziFarm, start up agricole qui gère le site de recrutement.

Beaucoup d’étudiants

Les étudiants ont répondu en masse à l’initiative #desbraspourtonassiette. Certains se sentent à l’étroit dans leur logement et sont séduits par la perspective d’une activité en plein air. D’autres sont à la recherche d’un petit job saisonnier afin d’arrondir les fins de mois. « Ils veulent aussi se rendre utile, apporter leur aide citoyenne » explique Richard Buxant.

Des travailleurs issus de la restauration et du tourisme

Le secteur du tourisme et de la restauration étant à l’arrêt, un grand nombre de ses travailleurs se sont manifestés pour prêter main forte aux agriculteurs. Indépendants, ou salariés au chômage partiel, ils connaissent le travail de saison. Les embauches se font sous forme de contrat Tesa (Titre emploi simplifié agricole), l’équivalent du CDD. Source de motivation supplémentaire,  il est possible de cumuler son indemnité avec son salaire.

Je suis cuisinier au chômage partiel.  Avec  le loyer à payer, c'est un peu court.Marius, 24 ans.

C’est le cas pour le toulousain Marius, 24 ans, qui va bientôt commencer son travail dans les vignes : « J’avais besoin de m’occuper et surtout de gagner un peu d’argent. Je suis cuisinier au chômage partiel. Avec le loyer à payer, c’est un peu court.»

Des ouvriers du BTP

La plate-forme #desbraspourtonassiette a vu débarquer des ouvriers du BTP dont les chantiers étaient à l’arrêt. Ces profils spécialisés sont particulièrement appréciés dans les exploitations agricoles pour leurs compétences. Par exemple, les conducteurs d’engin se retrouvent au volant d’un tracteur.

Des VIP

Quelques personnalités ont franchi le pas et se sont inscrites sur la plate-forme de WiziFarm. C’est le cas notamment de Marc Simoncini, le fondateur de Meetic, de l’animatrice Karine Le Marchand (L’Amour est dans le pré) ou encore d’un recruteur du FC Nantes d’après WiziFarm.

Des novices

Parmi les 255.000 candidats, beaucoup n’ont jamais mis les pieds dans les champs et n’ont pas d’expérience agricole. C’est notamment le cas de Maxime, 30 ans, analyste développeur « Dans l’attente de mon installation au Canada, je me suis dit que j’avais un peu de temps à consacrer pour aider. Je suis tombé un peu par hasard sur le site de WiziFarm. Depuis fin mars, je travaille dans une exploitation de houblon. C’est physique mais très intéressant. J’ai appris plein de choses, » explique-t-il.

Depuis fin mars, je travaille dans une exploitation de houblon. C'est physique mais très intéressant.Maxime, 30 ans.

Certaines missions requièrent une formation de quelques jours. Ramasser des asperges – un légume délicat – implique par exemple un peu de dextérité. Mais pour la FNSEA, la plupart des postes sont accessibles à tous. « Avec de la motivation, de la persévérance et des bonnes consignes, il n’y a aucune difficulté pour maîtriser le geste juste » explique Jerôme Volle, vice-président du syndicat et vigneron de métier.

Des volontaires qui souhaitent se divertir

Lors de l’inscription en ligne, les candidats sont invités à détailler leur motivation. « Ceux qui proposent de travailler bénévolement ou qui s’ennuient et qui veulent se divertir sont réorientés vers d’autres structures. Ils ne correspondent pas à ce qu’on recherche » explique Jérôme Volle vice-président de la FNSEA. « Nous cherchons à recruter des gens pour un emploi avec un vrai contrat de travail ». 

On peut espérer que  certains se tournent durablement vers l'agriculture.Jerôme Volle, vice-président de la FNSEA

Des futurs agriculteurs ?

Avec cette opération et cette vague de candidatures, les représentants du secteur agricole espèrent faire naître des vocations. « Cette médiatisation a pu mettre en lumière qu’il y avait beaucoup d’emplois dans notre secteur. Ça fait effectivement du bien que les gens aient envie de venir travailler dans les champs. Le confinement va faire changer les mentalités. Les Français vont réfléchir à leur mode de vie. On peut espérer que certains se tournent vers l’agriculture durablement » explique Jérôme Volle.

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités