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4.000 Roms ont dû quitter leur lieu de vie depuis janvier

Des Roms, expulsés de leur campement, sont nourris le 3 avril 2013 devant le tribunal  administratif de Lyon alors qu'ils attendent une décision de la justice sur leur éventuellement relogement [Jeff Pachoud / AFP] Des Roms, expulsés de leur campement, sont nourris le 3 avril 2013 devant le tribunal administratif de Lyon alors qu'ils attendent une décision de la justice sur leur éventuellement relogement [Jeff Pachoud / AFP]

Près de 4.000 Roms ont dû quitter leur lieu de vie depuis le 1er janvier, dont un millier après une agression contre leur campement ou un incendie, selon une étude transmise vendredi à l'AFP qui déplore une "radicalisation du rejet" de ces populations.

Cela correspond à un cinquième des quelque 20.000 Roms, principalement originaires de Roumanie ou Bulgarie, qui vivent en France.

Vingt-huit campements, abritant 2.873 personnes, ont été évacués par les forces de l'ordre au premier trimestre, selon un recensement réalisé par Philippe Goossens de l'Association européenne pour la défense des droits de l'Homme (AEDH), en recoupant les témoignages d'associations et les articles de presse.

Ce chiffre est en forte hausse par rapport au trimestre précédent (1.582 personnes), mais inférieur à l'été dernier marqué par 40 sites démantelés (4.630 personnes).

En revanche, il y a une nette augmentation des lieux de vie évacués suite à un incendie ou une agression: dix sites depuis janvier (1.007 personnes concernées), contre trois au dernier trimestre 2012, un au 3e trimestre, souligne M. Goossens.

En hiver, il y a davantage de feux dans ces camps, en raison des moyens de chauffage artisanaux employés. Mais, le nombre de sinistres reste plus élevé cette année qu'au premier trimestre 2012 (6 incendies, 777 personnes délogées).

A la fin août, le gouvernement avait adopté une circulaire pour encourager la recherche de solutions de relogements. Sur les 40 évacuations, "une solution partielle de relogement a été proposée 15 fois", selon le rapport de l'AEDH.

Mais "les propositions de relogement sont temporaires (deux à trois jours) dans des hébergements d'urgence (...) et elles ne sont adressées qu'à une partie de la population du lieu de vie", écrit son auteur, qui en conclut: "La mise en application de la circulaire reste très rare et hétérogène".

Pour lui, "les autorités continuent d'appliquer une politique intolérante et dangereuse vis-à-vis des Roms" et "ce discours attise des réactions d'intolérance de plus en plus fréquentes et qui se traduisent par la montée de la violence de la part des riverains et la radicalisation du rejet."

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