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Coronavirus : le "pronostic vital" des deux patients est engagé

L'entrée du CHRU de Lille le 24 janvier 2012 [Philippe Huguen / AFP/Archives]

Le pronostic vital des deux patients atteints par le nouveau coronavirus et hospitalisés à Lille est "engagé", même si une guérison reste possible, a-t-on appris lundi de source hospitalière.

"Leur pronostic vital est engagé, mais il existe aussi des chances raisonnables qu'ils puissent s'en sortir", a déclaré Daniel Mathieu, chef du service réanimation du CHRU de Lille, lundi, lors d'un point de presse.

Leurs chances de guérison, "c'est quelque chose qu'on ne peut pas déterminer pour l'instant", car "on manque de recul" sur cette pathologie, a-t-il ajouté.

"Quand vous êtes dans un service de réanimation, c'est que votre pronostic est engagé, quelle que soit la maladie qui vous y conduit", a souligné le médecin.

Le premier patient contaminé est toujours dans un état "sérieux" mais "stationnaire". Le cas du second malade s'est "aggravé de manière certaine ces dernières 36 heures", ce qui a conduit à le placer sous respiration artificielle.

Surtout, l'absence d'amélioration des deux cas "est un des motifs de préoccupation", selon le Pr Mathieu.

"Quand on observe ce type de détresse respiratoire, très souvent il existe une amélioration dans les 4 ou 5 jours. Le fait qu'elle ne survienne pas encore montre que l'atteinte respiratoire continue et que sa sévérité ne s'altère pas encore", a-t-il expliqué.

"Il n'existe pas actuellement de traitement spécifique reconnu de l'infection à coronavirus. Les antiviraux dont on dispose ne semblent pas forcément efficaces", a-t-il ajouté.

Les deux patients présentaient des "facteurs de risque avec un certain degré d'immunodépression", qui peut expliquer leur contamination, a précisé le médecin.

 

Eviter toute nouvelle contamination

Des mesures de précaution "maximales" sont prises pour éviter toute nouvelle contamination.

Les deux malades sont soignés dans des "chambres à dépression", qui empêchent que l'atmosphère de la chambre contamine le reste de l'hôpital.

Ils sont pris en charge par une "équipe soignante dédiée" qui prend des précautions pour éviter toute contamination.

Les visites sont limitées aux épouses des deux patients.

A propos du risque de contamination du personnel médical ou de la population, "nous ne sommes pas plus inquiets que nous ne l'étions antérieurement", a précisé le médecin. 

 

Quelque 124 personnes au total avaient été identifiées pour des investigations. Cette enquête a été étendue aux personnes ayant été en contact avec le deuxième malade.

 

Début de panique en Arabie Saoudite

Dans la région est de l'Arabie saoudite, où ont été recensés la majorité des cas de ce nouveau coronavirus, la panique a commencé à gagner les habitants.

Nombre d'entre eux se sont présentés aux services d'urgence des hôpitaux de la région d'Al-Ahsa au moindre signe de fièvre, selon des témoignages recueillis par l'AFP.

Tous les cas admis dans les hôpitaux de la région sont placés en isolement médical, selon les autorités.

Le ministre saoudien de la Santé Abdallah Al-Rabia a annoncé dimanche que 15 personnes étaient mortes de ce nouveau coronavirus depuis l'été dernier dans le royaume, sur un total de 24 cas d'infection en Arabie saoudite.

Au niveau mondial, 34 cas confirmés du nouveau virus ont été notifiés à l'Organisation mondiale de la santé (OMS) depuis septembre 2012 et 18 personnes en sont mortes, selon un dernier bilan.

Le professeur Arnaud Fontanet, responsable de l'unité des maladies émergentes à l'Institut Pasteur, a souligné auprès de l'AFP "les grandes similitudes" de cette nouvelle menace avec l'épidémie de Sras.

Dans les deux cas, les symptômes sont respiratoires et la transmission s'exerce par voie respiratoire et par contact rapproché, a indiqué cet expert soulignant aussi que, grâce aux mesures de prévention prises à l'époque, il avait été "possible de contenir" assez rapidement la propagation du virus.

Une épidémie de Sras a causé la mort de plus de 800 personnes en Chine en 2003, déclenchant une alerte sanitaire à l'échelle mondiale.

Le nouveau virus est cependant différent du Sras, notamment parce qu'il provoque une insuffisance rénale rapide.

 

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