Un député La République En Marche (LREM) a frappé un responsable du parti socialiste (PS) en pleine rue ce mercredi, d'après une information de Marianne.
M'Jid El Guerrab, député de la neuvième circonscription des Français établis hors de France, aurait donné de violents coups de casque de deux-roues à Boris Faure, premier représentant de la fédération socialiste des Français de l'étranger. Le second a été conduit à l'hôpital par les pompiers dépêchés sur place, indique le journal.
Boris Faure, est en «soins intensifs» après l'agression commise par M'jid El Guerrab, a indiqué jeudi sa famille dans un communiqué. Après son admission à l'hôpital mercredi, l'état général de M. Faure «s'est rapidement dégradé» et il a «dû être opéré en urgence». «Les médecins ne se prononcent pas à ce stade sur les suites pour son état de santé» et «il est aujourd'hui en soins intensifs et reste sous surveillance», selon ce texte transmis par le PS.
La violente altercation entre les deux hommes commence quand Boris Faure passe devant un restaurant de la rue Broca dans le 5ème arrondissement de Paris où son ancien collègue du PS est attablé. Les deux hommes, qui ne s'entendent pas depuis le ralliement de M'Jid El Guerrab à Emmanuel Macron et son parti, engagent alors la conversation. Boris Faure a dirigé la campagne de l'adversaire de M'Jid El Guerrab pendant les dernières élections législatives et n'a pas hésité à qualifier ce dernier d'opportuniste.
«Sale arabe»
Ce mercredi, l'échange entre les deux hommes a rapidement dégénéré. «Ils commencent à discuter et au bout de quelques minutes, le député lui assène un coup de casque très violent puis un deuxième. L'autre tombe par terre, en sang» raconte un témoin de la scène, interrogé par Marianne. Ce dernier estime que les blessures auraient pu être plus importantes si l'agresseur n'avait pas été stoppé. «Il avait de la haine dans les yeux», se souvient-il.
Toutefois M'jid El Guerrab a tout de suite affirmé qu'il avait été agressé par Boris Faure. Ce dernier l'aurait en effet traité de «sale arabe». Un proche du député macroniste, interrogé par Marianne, a même suggéré que le réprésentant socialiste l'aurait attendu «aux abords de son domicile afin de provoquer un règlement de comptes». Si des témoins confirment la prononciation de l'insulte raciste, ils nient la version selon laquelle Boris Faure a agressé physiquement l'élu.
Des excuses
Contacté par l'AFP, M'jid El Guerrab a reconnu un geste violent, tout en affirmant avoir réagi à des «insultes racistes». «Je m'excuse pour la violence du geste. Et d'ailleurs, je condamne toute forme de violence car en dépit des paroles et insultes proférées, la violence n'est jamais la réaction appropriée (...) Je regrette d'avoir cédé à la provocation», a-t-il dit.
Le PS et LREM ont tous deux condamné cette agression. Dans son communiqué publié ce jeudi, le PS n'a pas évoqué l'insulte raciste que le socialiste aurait lancé à M'Jid El Guerrab.
«Si les circonstances restent encore à éclaircir, il semble établi que notre camarade a reçu des coups, notamment de casque de scooter, d’une violence telle que les pompiers ont été contraints de le transporter en urgence à l’hôpital où il a dû subir une opération chirurgicale. Le Parti socialiste condamne avec la plus grande fermeté cette agression. Rien ne saurait justifier un tel déchainement de violence. Toutes les conséquences de cet acte devront être tirées», a déclaré le parti de la rue de Solférino.