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La France pourrait proposer cinq à sept ans de prolongation du glyphosate

Le glyphosate est l'herbicide le plus répandu en Europe.[PHILIPPE HUGUEN / AFP]

Le ministre de l'Agriculture a suggéré que la France propose de prolonger de «5 à 7 ans» l'autorisation de l'usage du désherbant controversé glyphosate au sein de l'UE, au lieu des 10 ans souhaités par la Commission.

«La France est contre le fait de prolonger l'utilisation du glyphosate pour dix ans», a rappelé Stéphane Travert sur RTL, au soir d'une manifestation d'agriculteurs demandant le maintien de cet herbicide tant qu'aucune autre solution technique n'est disponible à un coût abordable pour désherber les champs.

Le ministre de la Transition énergétique Nicolas Hulot avait annoncé dès la fin août que la France voterait contre la proposition de la Commission européenne de renouveler pour dix ans la licence du glyphosate.

Pour Stéphane Travert, la France devrait proposer un renouvellement pour «cinq à sept ans», de manière à «accompagner les changements dans les pratiques agricoles», le temps de mettre au point des techniques de substitution via «la recherche publique ou la recherche privée».

Des agriculteurs inquiets de l'interdiction du désherbant

Cette période devrait permettre, selon lui, de «réduire progressivement l'utilisation des pesticides», un objectif fixé par le candidat Macron durant la campagne électorale.

Quelque 200 agriculteurs ont bloqué vendredi les Champs-Élysées pour dire leur inquiétude de voir le gouvernement interdire l'usage de produits phytosanitaires comme le glyphosate, qu'ils jugent indispensables pour conserver «l'excellence agricole française».

Sous les bannières «Macron tue», la manifestation, à l'appel de plusieurs fédérations départementales du premier syndicat agricole français, la FNSEA, et de l'organisation des Jeunes agriculteurs, a bloqué partiellement la circulation dès 07h00 du matin.

Les manifestants protestaient contre la possibilité d'importer des produits agricoles traités avec des herbicides comme le glyphosate, qui faussent la concurrence, alors même que la FNSEA craint une décision gouvernementale interdisant unilatéralement de tels produits en France.

Nicolas Hulot au contact des manifestants

Le blocage de l'avenue a été levé en milieu de matinée après qu'une délégation a été reçue à l'Élysée par la conseillère agricole de la présidence, Audrey Bourrolleau.

Celle-ci a affirmé aux manifestants que l'arrêt «progressif» du glyphosate en France se ferait «avec méthode et dialogue», dans le cadre notamment des états généraux de l'alimentation (Egalim). Mais elle a réaffirmé que «l'engagement de campagne» pris par Emmanuel Macron de voter contre la proposition de la Commission européenne de renouvellement de la licence du glyphosate «sera tenu», selon l'Elysée.

Le ministre de la Transition énergétique, Nicolas Hulot, honni de certains des manifestants, n'a pas hésité à aller au contact des agriculteurs pour réaffirmer l'importance de la tenue des États généraux de l'alimentation afin de régler le problème des produits phytosanitaires. Il doit rencontrer la présidente de la FNSEA Christiane Lambert lundi.

En juillet, la Commission européenne a proposé le renouvellement pour dix ans de la licence du glyphosate qui expire fin 2017. Le vote sur l'autorisation de cet herbicide, le plus répandu en Europe, pourrait avoir lieu le 5 ou le 6 octobre au sein d'un comité d'experts.

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