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Monsanto a vendu des produits toxiques en connaissant leurs dangers pour la santé

20.000 documents compromettants ont été publiés pour la première fois. [JOHN THYS / AFP]

Selon des archives, Monsanto aurait été conscient des conséquences de ses produits sur la santé publique et l’environnement, et aurait malgré tout continué de les commercialiser.

En tout, ce sont plus de 20.000 documents liés à cette entreprise américaine qui ont été publiés pour la première fois.

Ils émergent tandis que Monsanto est attaqué de toutes parts en justice, notamment par des Etats américains qui accusent ce fabricant d’herbicide et d’OGM d’avoir causé des milliards de dollars de dégâts en élaborant et en distribuant ses produits à base de polychlorobiphényles (PCB) ou de glyphosate, des substances hautement toxiques, même à faible dose.

D’après Bill Sherman, l’un des avocats de l’Etat de Washington, qui poursuit également Monsanto, ces archives prouvent que l’entreprise était pleinement consciente de la dangerosité de ses produits.

«S’ils sont authentiques, ces documents confirment que Monsanto savait que le PCB était dangereux et envahissait l’environnement», a-t-il affirmé au Guardian. «Et ils ont continué de vendre leurs produits malgré les faits. Ils connaissaient les dangers, mais les ont cachés au public dans le but de faire du profit», a-t-il ajouté.

Une étude scientifique «indépendante» montée de toutes pièces par Monsanto

D’autres éléments, révélés par les confrères de Bill Sherman, semblent en effet prouver que Monsanto avait œuvré pour dissimuler la gravité de leurs produits phares.  

Des douzaines d’e-mails démontrent ainsi que l’entreprise aurait travaillé en étroite collaboration avec une société de conseil pour faire en sorte qu'un journal scientifique, le Critical Reviews in Toxicology, publie une «étude indépendante» qui minimisait les effets du Roundup sur la santé et l’environnement.

Publiée en 2016, cette étude tendait à réfuter la thèse selon laquelle le glyphosate, le principal ingrédient de cet herbicide, était une substance cancérigène.

«Aucun employé, ni avocat de Monsanto, n’a étudié les manuscrits du panel d’experts avant leur soumission au journal», pouvait-on pourtant lire dans la déclaration d’intérêt de l’étude. Mais selon Bloomberg, la vérité serait tout autre. Les messages révélés prouveraient que plusieurs scientifiques de l'entreprise étaient même très impliqués. Le chef du département qui veille à la sureté des produits, William Heydens, serait allé jusqu'à réécrire certains passages des articles.

Contacté par Bloomberg, Scott Partridge, vice-président de Monsanto, n'a pas nié l'authenticité de ces documents compromettants. Mais il clame toujours l’indépendance de cette étude, arguant que l’entreprise n’avait effectué que des «modifications superficielles». Et au Guardian, il a ajouté que «Monsanto n’était pas responsable de la pollution causée par ceux qui ont utilisé ou déversé des produits toxiques dans l’environnement».

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