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Réforme de la SNCF : les syndicats décideront le 15 mars d'une éventuelle grève

Le Premier ministre Edouard Philippe au côté d'Elisabeth Borne, la ministre des Transports, lors d'une conférence de presse à Paris, le 26 février 2018 [Eric FEFERBERG / AFP/Archives] Le Premier ministre Edouard Philippe au côté d'Elisabeth Borne, la ministre des Transports, lors d'une conférence de presse à Paris, le 26 février 2018 [Eric FEFERBERG / AFP/Archives]

Les quatre syndicats représentatifs de la SNCF (CGT, Unsa, SUD Rail, CFDT) décideront «le 15 mars» d'une éventuelle grève, en fonction des premières réunions de concertation avec le gouvernement sur la réforme du rail, a annoncé mardi soir Laurent Brun, secrétaire général de la CGT-cheminots.

«Si le 15, nous constatons que le gouvernement est dans la logique d'un passage en force alors il y aura grève à la SNCF», a-t-il ajouté à l'issue d'une réunion intersyndicale. Il a précisé que la manifestation prévue le 22 mars était «maintenue».

«Le gouvernement démontre qu'aucune négociation n'est envisagée, les décisions étant visiblement déjà prises», avait déclaré la CFDT, qui estime que «les cheminots ont subi une attaque sans précédent». 

La CGT annonce un mois de grève

La CGT-Cheminots, premier syndicat à la SNCF, s'était quant à elle dite prête à mener «un mois de grève» pour «faire plier le gouvernement» dans son projet de réforme du groupe public.

«Pour faire plier le gouvernement, il va sans doute falloir un mois de grève», a déclaré le secrétaire général Laurent Brun, ce lundi 26 février, au Parisien. «Nous allons relever le défi. On est sûrement parti pour l'un des plus importants mouvements sociaux de l'histoire de la SNCF», ajoutait-il. 

Le gouvernement veut aller vite avec une réforme «avant l'été»

Le Premier ministre Édouard Philippe a dit lundi vouloir recourir aux ordonnances pour faire adopter, «avant l'été», une réforme de la SNCF prévoyant, entre autres, la fin du statut de cheminot pour les nouvelles recrues. 

«La situation est alarmante, pour ne pas dire intenable. Les Français, qu'ils prennent ou non le train, payent de plus en plus cher pour un service public qui marche de moins en moins bien», a jugé le chef du gouvernement lors d'une intervention à Matignon. «Nous voulons regarder la réalité en face», a-t-il insisté, arguant qu'«il est temps d'oser mener la réforme que tous les Français savent nécessaire».

Le gouvernement a lancé lundi 26 février la réforme de la SNCF, qu'il compte mener par ordonnances, en affirmant qu'il n'y aurait plus de recrutement au statut de cheminot «à l'avenir», tout en refusant de s'attaquer aux petites lignes.

«Je ne cherche l'affrontement avec personne», a assuré Edouard Philippe après avoir dévoilé, lors d'une conférence de presse, les grands axes de la réforme de la SNCF.

Malgré les avertissements des organisations syndicales, le Premier ministre a annoncé que «face à l'urgence» et entendant faire voter «les principes-clés avant l'été», il allait recourir aux ordonnances.

«Plus de recrutement au statut» de cheminot

«Nous voulons aller vite sans escamoter pour autant la concertation ou le débat parlementaire», a plaidé le Premier ministre qui souhaiterait réduire «le contenu des ordonnances aux seuls aspects techniques».

Dans le viseur du gouvernement et alors qu'une ouverture du rail à la concurrence se prépare, le statut de cheminot. «Aux nouvelles générations, aux apprentis, à tous ceux qui veulent s'engager dans la SNCF, nous disons qu'ils bénéficieront des conditions de travail de tous les Français, celles du Code du travail. A l'avenir, à une date qui sera soumise à la concertation, il n'y aura plus de recrutement au statut», a prévenu le Premier ministre.

Edouard Philippe a aussi joué l'apaisement en assurant que cette réforme du rail ne préparait pas «la privatisation de la SNCF». «La SNCF est un groupe public qui porte des missions de service public. Elle est dans le patrimoine des Français et elle y restera», a promis le Premier ministre.

Les petites lignes épargnées

Pas question non plus de toucher aux «petites lignes», pointées du doigt par un rapport récent de Jean-Cyril Spinetta. «Ce n'est pas une réforme des petites lignes. Je ne suivrai pas le rapport Spinetta sur ce point. On ne décide pas la fermeture de 9.000 km de lignes depuis Paris sur des critères administratifs et comptables. Dans bien des territoires, le rail est au cœur de la stratégie des régions pour le développement des mobilités», a souligné le Premier ministre, répondant ainsi aux inquiétudes de certaines collectivités et usagers.

Mais «il est temps d’oser mener la réforme que tous les Français savent nécessaire», a insisté Edouard Philippe en conclusion de son allocution.

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