En direct
A suivre

Réforme des retraites : la conférence de financement dans les starting blocks, gare au faux départ

Jeudi, partenaires sociaux et Edouard Philippe se réuniront une première fois dans les locaux du Cese (Conseil économique, social et environnemental) pour trouver, avant la fin du mois d’avril, les moyens d'atteindre l’équilibre financier du système de retraite français en 2027.

Le gouvernement et les syndicats (de salariés et du patronat) ont donc rendez-vous pour donner leurs pistes afin de combler un déficit qui oscillerait entre 8 et 17 milliards d’euros en 2025, selon différents scénarios, plus ou moins optimistes, rendus publics par le Conseil d’orientation des retraites au mois de novembre. Des experts financiers auront la charge d’étudier les pistes et de les valider (sans que l’on sache pour le moment si ceux des syndicats ou de la Cour des comptes en feront partie). 

Après avoir laissé planer le doute, la CGT a annoncé qu’elle participerait au rendez-vous. «On va expliquer comment améliorer notre système», a avancé Philippe Martinez, son secrétaire général. Le syndicaliste a expliqué qu’il se prononcerait pour une hausse des salaires, dont découlerait des cotisations plus importantes, qui rempliraient les caisses du système. La CFDT, à l’initiative de la conférence, ne devrait pas faire faux bond, tout comme l’Unsa. Elle a invité les entreprises et l’Etat à assumer eux aussi leur part de responsabilité pour rééquilibrer le déficit. Force ouvrière et le Medef s’assiéront eux aussi autour de la table.

rien de simple

Si la présence des principaux syndicats est une première condition remplie pour que la conférence porte ses fruits, les craintes et les doutes restent bien présents. La CGT s’étonne ainsi que l’on aborde la question du financement alors que les «modalités de la pénibilité, (qui doivent) normalement coûter de l’argent», ne sont pas encore connues.

De son côté, la CFDT a d’abord demandé à ce que le projet de loi soit rendu concret et précis. La conférence «doit commencer par une étude très claire, avec des experts indépendants, des projections financières», estime Laurent Berger. Il a aussi escompté «des assurances en termes de pénibilité, retraite progressive, minimum contributif et transitions pour les agents publics», sans lesquelles il ne fera aucune proposition.

l'âge pivot toujours dans les discussions ?

Le gouvernement a d’ores-et-déjà fixé des lignes rouges à ne pas dépasser, tel que la baisse des pensions ou la hausse du coût du travail. Il a aussi promis que les dépenses seront plafonnées au niveau où elles se trouvent actuellement, à savoir 14% du PIB.

Concernant la question critique de l’âge pivot, Edouard Philippe a rappelé dans La Croix, la semaine dernière, qu’il lui a toujours semblé «impossible de ramener notre système de retraite à l'équilibre sans une mesure d'âge. (…) Mais si les partenaires sociaux s’accordent sur un cocktail de mesures, y compris une mesure d’âge différente de l'âge pivot, je la prendrai», a-t-il soutenu.

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités