Une «école clandestine» a été fermée ce jeudi 8 octobre à Bobigny (93), dans le cadre de «la lutte contre l'Islam radical», a indiqué la préfecture de Seine-Saint-Denis. Une décision qui intervient en plein débat sur le «séparatisme».
Située au 33, avenue Edouard Vaillant, à Bobigny (93), cette école rassemblait – selon les dires de la préfecture de Seine-Saint-Denis – «plusieurs dizaines d'enfants hors de la loi et des principes républicains [...] dans des conditions inqualifiables».
Officiellement, il s'agit des locaux d'une association culturelle – baptisée Apprendre & Comprendre – où femmes et enfants étudient le Coran, selon les informations du site Actu.fr. Vingt enfants, en l'âge d'être scolarisés en primaire, se trouvaient sur les lieux ce jeudi, selon une source policière, précisant que l'effectif total pourrait atteindre 80 enfants. Certains d'entre eux, âgés de «3-4 ans» étaient «voilés», a-t-elle indiqué.
Par ailleurs, les conditions sanitaires «déplorables» et les problèmes de sécurité incendie mettaient «la vie des enfants en danger», a poursuivi cette source policière, qui a ajouté que les locaux étaient dépourvus de cour de récréation. Quant à Abdel Sadi, le maire communiste de Bobigny, ce dernier a indiqué n'avoir «jamais entendu parler de cette association, en bien ou en mal avant ce matin».
Lutte contre l'Islam radical.
Fermeture ce matin par la préfecture de la Seine-Saint-Denis d'une école clandestine à Bobigny rassemblant dans des conditions inqualifiables plusieurs dizaines d'enfants hors de la loi et des principes républicains.— Préfet de la Seine-Saint-Denis (@Prefet93) October 8, 2020
En lien avec l'islam radical
Selon une source policière, «plusieurs parents sont connus pour être en lien avec l'islam radical» et «certains enfants et encadrants étaient issus de l'école d'Aulnay-sous-Bois». Fermée en janvier dernier, cette école l'enseignement se faisait hors de toute autorisation et «sans aucun respect des procédures sanitaires».
Un prétexte assez régulièrement utilisé par les autorités pour fermer ces écoles dites «parallèles». Le 4 octobre déjà, la préfecture de police de Paris avait communiqué sur une «opération de contrôle menée dans une école attachée à une mosquée du 11e arrondissement». «Plusieurs insuffisances liées à la sécurité incendie» avaient alors été relevées.
Au total, en Ile-de-France, une quinzaine d'établissements – dont des écoles clandestines, des lieux de culte, des salles de sport ou encore des restaurants – ont été fermés en Seine-Saint-Denis depuis 2018, avait d'ailleurs annoncé le préfet du département, en février dernier.
Plusieurs personnes présentes lors de la perquisition de l'établissement n'ont pas hésité à filmer et diffuser les images de l'intervention policière sur les réseaux sociaux.
Nouvelle perquisition contre une école musulmane dans le 93 !
Enfants et femmes terrorisés !
Il faut se mobiliser contre cette inquisition du gouvernement contre la minorité musulmane !
Confirmation : Est ce à 33 Av Edouard Vailland Bobigny la famille ?#Séparatisme pic.twitter.com/6DBXpkHNL8— Islam&Info (@Islametinfo) October 8, 2020
Dans sa volonté de «s'attaquer au séparatisme islamiste», le président de la République Emmanuel Macron avait annoncé vendredi 2 octobre un renforcement des contrôles visant les établissements hors-contrat. Le chef de l'Etat avait notamment fustigé ces écoles parallèles qui n'enseignent que des prières, profitant d'une «montée inquiétante, de la déscolarisation».
Parmi les mesures phares de la loi figurera l'obligation de l'instruction à l'école dès trois ans et non à domicile, sauf exception notamment pour raison de santé.