En direct
A suivre

«Rendez-nous la messe» : les catholiques se mobilisent aussi sur les réseaux sociaux

Reims, Toulouse, Caen, Lyon, Bordeaux... au moins une dizaine de rassemblements étaient prévus ce dimanche 15 novembre partout en France pour réclamer la réouverture des églises fermées en raison du confinement. Privés de messes, les croyants catholiques revendiquent en effet leur droit à «se nourrir spirituellement», et comptent bien, pour cela, faire entendre aussi leur voix sur les réseaux sociaux.

Pour battre le rappel de la mobilisation, le hashtag, ou mot-dièse, #catholiques figurait par exemple en bonne place des tendances du réseau social Twitter, et cela avant même le coup d'envoi de la plupart des manifestations prévues ce dimanche.

«Célébrer la messe, c’est nourrir le besoin vital d’être non seulement les uns à côté des autres, dans les transports ou au supermarché, mais les uns aux côtés des autres», plaide notamment dans une longue lettre publiée sur Facebook et relayée sur Twitter, le philosophe Martin Steffens.

«Priver nos concitoyens les plus croyants de vie spirituelle, c'est bafouer la liberté de conscience et de culte. Les cérémonies religieuses doivent reprendre dans le respect des gestes barrières», justifie, de son côté, le professeur d'histoire et chroniqueur Kevin Bossuet.

Parmi les anonymes, beaucoup de voix se sont également élevées pour faire part de leur incompréhension.

«Bon dimanche à tous et soutien aux catholiques qui se montrent enfin..... au nom de la liberté d’expression et de culte... La France, c’est aussi le Christianisme et pas seulement les descendants laïques des Robespierre et Danton», écrit par exemple Alain en saluant la mobilisation des fidèles catholiques, une communauté qui, comme il semble le penser, est moins encline à manifester, contrairement à d'autres citoyens ou organisations de gauche.

Reste qu'en pleine pandémie de Covid-19, la revendication d'un «droit à la messe» par une partie des fidèles catholiques, ne passait pas chez certains Français.

Ce faisant, des internautes se sont donc emparés du mot-dièse #catholiques pour rappeler notamment que les restrictions sont valables pour toutes les religions, et qu'elles s'imposent du fait de la crise sanitaire. Un point de vue qui, parfois, est allé jusqu'à provoquer des débats passionnés dans les commentaires.

Les autorités se veulent fermes

Plus largement, la mobilisation de ce week-end rencontrait une certaine hostilité du côté des autorités.

Samedi, le préfet de police de Paris a par exemple annoncé qu’il se voyait contraint d’interdire formellement un rassemblement prévu ce dimanche après-midi sur le parvis de l’église Saint-Sulpice (Paris 6e), théâtre la veille de débordements.

«Si la liberté de manifester est préservée, elle doit se dérouler dans des conditions sanitaires acceptables et le préfet ne saurait tolérer les manquements des organisateurs à ces exigences ainsi qu’à celle du maintien de l’ordre public», a souligné la préfecture dans un communiqué particulièrement ferme.

Quand bien même la plupart des participants étaient masqués, la préfecture de police a déploré que la distanciation sociale et les gestes barrières n’aient pas été respectés.

Didier Lallement, le préfet de police, regrette par ailleurs que des prières de rues aient été «constatées», ce qui est interdit.

Avant ce week-end de contestation, le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, qui doit recevoir les représentants des cultes ce lundi à son ministère, avait adressé une mise en garde aux catholiques, rappelant que les églises restaient ouvertes pour permettre le recueillement individuel.

Ce sont, a-t-il souligné, les messes collectives qui sont interdites. «Je ne souhaite pas envoyer les policiers et les gendarmes verbaliser des croyants devant une église, évidemment. Mais s’il s’agit d’un acte répété et qui est manifestement contraire aux lois de la République, je le ferai», avait-il prévenu.

Retrouvez toute l'actualité nationale ICI

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités