Chaque minute compte. Ouvert lundi 16 novembre devant les assises de la Haute-Saône, le procès de Jonathann Daval s'est poursuivi ce mardi. L'homme de 36 ans, qui n'a jamais reconnu avoir eu l'intention de tuer son épouse Alexia, encourt la réclusion à perpétuité. Voici ce qu'il faut retenir de cette deuxième journée d'audience.
Après une première journée riche en émotions, le deuxième jour de procès de ce fait divers hors normes, s'est déroulé dans une atmosphère tout aussi forte et pesante.
Les détails grâce à la présence sur place de Noémie Schulz, grand reporter au service police-justice de CNEWS.
Le médecin légiste auditionné
C'est sans conteste le moment le plus marquant de cette journée.
Reprise du procès #Daval ce matin avec l’audition du médecin légiste qui a procédé à l’autopsie du corps d’Alexia. Les parents de la victime ont quitté la salle au bout de 5 minutes. Jonathann #Daval s’est bouché les oreilles @CNEWS
— Noémie Schulz (@noemieschulz) November 17, 2020
Le médecin légiste qui a effectué l'autopsie d'Alexia a de nouveau été entendu ce mardi. Et comme la veille, l'audition a été particulièrement éprouvante pour le public, à commencer par les parents de la victime.
Lundi, en fin de journée, le médecin légiste qui était chargé d’effectuer les premières constatations sur le cadavre d’Alexia avait ainsi commencé à dresser la longue liste des sévices subis par leur fille.
Ce mardi, à la reprise du rapport d'autopsie, qui a confirmé une mort par étranglement, les parents d'Alexia ont de nouveau quitté la salle, au bout de quelques minutes seulement.
Les avocats des parties civiles sont revenus sur la piste d'un viol post-mortem, c'est-à-dire perpétré après le décès d'Alexia, mais sur ce point le médecin légiste a été formel : «il n'y a pas de preuve» pour l'accréditer, a-t-il affirmé.
Jonathann Daval recroquevillé
Autre point fort de cette journée, Jonathann Daval est de nouveau apparu prostré dans son box.
Déjà la veille, devant les photos du cadavre de sa femme, il avait littéralement disparu derrière la paroi de son box. Recroquevillé, tête baissée, regardant le sol et se frottant les yeux en attendant que l'impitoyable défilé des clichés se passe.
Une attitude qu'il a reproduite aujourd'hui, apparaissant «comme roulé sur lui-même en boule», selon les précisions de Noémie Schulz.
Jonathann #Daval a à nouveau disparu dans le box, il est comme roulé en boule sur lui même @CNEWS
— Noémie Schulz (@noemieschulz) November 17, 2020
Et cette fois encore, l'accusé s'est bouché les oreilles pour ne pas entendre le terrible récit de la cour d'assises.
Puis, dans la journée, les problèmes d’érection de Jonathann Daval, au coeur des tensions du couple, ont été longuement discutés.
«Une impuissance purement psychologique», selon le médecin. Dans l'après-midi, la théorie de l'empoisonnement défendues par les avocats des parties civiles - et qui supposerait un meurtre prémédité - a aussi été discutée, mais le médecin-légiste ne l'a pas appuyée.
L'audition des parents d'Alexia reportée
Alors que les parents d'Alexia devaient être entendus vers 16h, la longue audition du médecin légiste a bousculé le programme initial.
Ils le seront ce mercredi, soit le jour où Jonathan Daval doit justement être interrogé. Va-t-il, comme le réclame Isabelle Fouillot, la mère d'Alexia, donner une raison à ce drame comme elle le réclame ?
Une question plus que jamais en suspens, lui qui est resté mutique jusqu'à présent.
Et c’est toujours étonnant ces procès aux assises où on n’entend pas la voix de l’accusé pendant les deux ou trois premiers jours. Pour info, Jonathann #Daval sera interrogé demain @CNEWS
— Noémie Schulz (@noemieschulz) November 17, 2020
Finalement, cette deuxième journée s'est conclue autour du comportement d'Alexia. Si la défense a tenté de montrer qu'elle n'allait pas bien, les membres de son entourage ont eux évoqué au contraire une femme «lumineuse, pleine de vie».
A la barre, une amie de la famille Fouillot a d'ailleurs commencé son récit ainsi : «je vais parler de l’Alexia que je connais au présent car pour moi elle est toujours présente».
«Je l’ai connue il y a presque 30 ans, c’était une petite fille de 3 ans, un bout’ chou tout mignon, espiègle. Puis c’est devenu une jolie jeune fille qui attirait le regard des garçons», a-t-elle poursuivi.
Et de conclure : «et puis Jonathann est arrivé, il a été accueilli par tout le monde, c’était l’amoureux d’Alexia. Elle avait l’air épanouie, elle n’avait pas l’air anxieuse du tout.»