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Coronavirus : les saisonniers de Lourdes appellent à l'aide, entre grève de la faim, cagnotte et pétition

Privée de ses pèlerins, la ville de Lourdes a perdu plus de 90%de son activité.[Laurent DARD / AFP]

Avec la crise du coronavirus, Lourdes (Hautes-Pyrénées) connaît selon Thierry Lavit, son maire, une situation «historiquement dramatique». Vidée de ses pèlerins, la ville a perdu 92% de son activité en 2020. Les 2.344 saisonniers qui la font vivre d'ordinaire appellent à l'aide : l'une d'entre eux a même décidé d'entamer une grève de la faim.

«C'est le dernier moyen à ma portée», a justifié Axelle Richardson, dont les propos sont rapportés par France Bleu. Lors d'un rassemblement, samedi 21 novembre, la présidente de l'Association des saisonniers de Lourdes a fondu en larmes après avoir expliqué : «Je suis maman et je veux pouvoir regarder ma fille dans les yeux sans honte».

A Lourdes, les saisonniers sont nombreux à ne pas avoir travaillé depuis la fin de la saison dernière, en octobre 2019. Dans la cité mariale, la plupart des embauches du secteur ont lieu en avril mais, cette année, le confinement de mars a fait s'envoler tout espoir de contrat et, par là même, de chômage partiel.

Rassemblés en association, ils sont 125 a d'ores et déjà se signaler en fin de droit au chômage et plus de 500 connaîtront le même sort avant les fêtes de fin d'année. Misant sur la solidarité, l'Association des saisonniers de Lourdes a créé une banque alimentaire pour aider les plus démunis à faire face.

«Nous avons tous le frigo vide, déplore David Forniès, vice-président de l'association. Personnellement je suis en fin de droit au chômage, je ne peux même pas toucher le RSA car on se base sur l'année précédente, or j'ai travaillé à cette époque l'année dernière.» Samedi, les cafetiers, restaurateurs et hôteliers de Lourdes étaient également présents au rassemblement organisé à l'initiative des saisonniers. Incapables de les embaucher étant donné les circonstances, ils se sont présentés pour apporter leur soutien.

Pour se tirer de cette «situation catastrophique», les saisonniers de Lourdes demandent à l'Etat une «année blanche», afin que leurs droits au chômage soient prolongés, mais aussi la reconnaissance «du statut d'intermittent du travail». Une pétition, qui comptabilise pour l'heure 411 signatures, a été rédigée en ce sens.

Se défendant de demander la «charité», les auteurs réclament «juste une égalité de droits et la reconnaissance de [leur] travail». Indignés, ils dénoncent «le mépris de nos instances» qui pousse «des familles entières dans la misère la plus totale». Une cagnotte a également été ouverte pour venir en aide aux personnes en difficulté. Elle doit servir à approvisionner la banque alimentaire et à «créer un Noël pour les enfants».

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