Ils n'ont plus rien à perdre et veulent le faire savoir : à Saint-Claude, dans le Jura, des salariés de la fonderie automobile MBF menacent de tout faire sauter. Mobilisés depuis des semaines, ils protestent contre la potentielle fermeture du site, qui doit faire l'objet d'une audience au tribunal de commerce de Dijon, ce mardi 25 mai.
Joignant le geste à la parole, certains ont placé plusieurs bonbonnes de gaz sur le parking et dans les machines de l'usine, affirmant être «prêt[s] à tout» par l'intermédiaire de Nail Yalcin, leur délégué CGT interrogé par France Bleu.
Selon ce dernier, la manoeuvre a notamment pour objectif d'empêcher tout «concurrent» de venir «racheter ces machines encore aptes à fonctionner». En redressement judiciaire, MBF risque la liquidation, avec pour conséquence la suppression de 280 emplois.
Marie-Guite Dufay, la présidente de la région Bourgogne-Franche-Comté, considère que la fermeture de cette usine aurait un impact sérieux sur le bassin d'emploi du Haut-Jura qui «souffre de la désindustrialisation». La fonderie constitue par ailleurs «le premier employeur privé de la ville» de Saint-Claude.
Une aide financière de la région a donc été votée en urgence à la fin du mois d'avril, tandis qu'Agnès Pannier-Runacher, ministre de l'Industrie, promettait elle aussi son soutien au dossier.
Mais, pour les salariés, la seule manière de sauver leurs emplois repose sur l'unique proposition de rachat, formulée dans le Var, par Mickaël Azoulay. En attendant la décision du tribunal de commerce de Dijon, ils ont prévu de se réunir ce lundi 24 mai à 15h, lors d'une assemblée générale.