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Emploi : la discrimination à l’embauche a explosé en 20 ans, selon une étude

La discrimination à l'embauche a doublé en vingt ans d'après un sondage de l'Ifop.[JUSTIN SULLIVAN / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / GETTY IMAGES VIA AFP]

Une enquête réalisée par l’Ifop pour le site MeteoJob publiée ce jeudi 10 juin établit que la discrimination à l’embauche a presque doublé en France en l’espace de vingt ans.

En effet, alors qu’en 2001 12% des salariés affirmaient avoir déjà fait l’objet d'une discrimination dans le cadre d'une recherche d’emploi, cette année, l'étude de l'Ifop fixe cette part à 21%. Un bilan alarmant, d’autant plus que ces derniers temps, les actions de sensibilisation s’étaient intensifiées.

Pour parvenir à ce résultat, ce sondage a passé au crible 4.026 salariés «représentatifs de la population française salariée âgée de 18 ans et plus», lesquels ont répondu à un questionnaire en ligne du 22 au 28 avril dernier.

panorama des profils discriminés

Autre enseignement, alors que l’entretien d’embauche reste l’une des étapes les plus importantes d’un recrutement, c’est également à ce stade que la discrimination se fait le plus ressentir, souligne l'enquête.

Par ailleurs, ce sont très souvent les mêmes catégories de personnes qui sont discriminées. Parmi elles, les profils de nationalité étrangère et qui n’ont pas la peau blanche, mais également des croyants. On retrouve ainsi 53% de musulmans se disant discriminés en raison de leur foi, suivis par 35% de protestants, puis par 19% de catholiques.

Les allusions qui reviennent le plus régulièrement sont celles liées au prénom ou au nom de famille, mais l’accent parlé par le candidat à l'embauche est aussi une source de discrimination. S’ajoute à ces profils, les personnes obèses qui, elles aussi, sont souvent discriminées (26%). Victimes de «body shaming», certains candidats expliquent par exemple qu’on leur a déjà suggéré de perdre du poids. Enfin, l’orientation sexuelle est également l’un des facteurs de différenciation les plus courants.

Le sexisme augmente

Lors de la phase d’embauche, un autre chiffre inquiète et concerne les femmes. D’après le sondage, le sexisme apparait en effet «comme un phénomène en nette hausse» puisque là encore la part de femmes discriminées a plus que doublé depuis l’année 2000, passant de 7% à 19%. Des femmes qui disent avoir subi des «propos déplacés ou des remarques désobligeantes liées à leur sexe».

Pour ces dernières, une question revient également très régulièrement à savoir si «elles ont des enfants», cela surtout dans le secteur privé notamment (51%). Mais plus largement, c'est une femme sur deux (49%) qui, dans un cadre professionnel, est amenée à répondre à ce genre de question, tandis que cette interrogation n'est formulée qu'auprès d'un homme sur trois (35%) seulement.

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