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Journée du 8 mars : 5 chiffres qui illustrent les inégalités femmes-hommes

Selon Eurostat, 27% des femmes ont été victimes de violences psychologiques et 15,9% de violences physiques ou sexuelles. [Thomas SAMSON / AFP]

Alors que la Journée internationale des droits des femmes se tient ce mercredi 8 mars, de nombreux chiffres illustrent encore et toujours des inégalités significatives avec les hommes.

Salaires, précarité, fonctions politiques… Les femmes peinent à se hisser au même niveau que les hommes dans certains secteurs, malgré les engagements des politiques mais aussi l’évolution de la société. Voici 5 chiffres clés qui, en cette Journée internationale des droits des femmes, illustrent ces différences. 

trois fois plus nombreuses à être à temps partiel

La France compte, selon les derniers chiffres de l’Insee, 67,8 millions d’habitants, dont 29,6 millions d’actif. Et même si les femmes sont plus nombreuses que les hommes (51,7% de la population totale), elles sont moins représentées dans le monde professionnel puisqu’elles ne sont que 14,5 millions d’actives, contre 15,1 millions pour les hommes. 

Et cet écart se creuse au sein même des carrières. En effet, pour raisons personnelles ou familiales, et en particulier le fait de s’occuper des enfants ou d’une personne dépendante, les femmes sont plus souvent amenées à avoir des carrières «hachées», moins régulières en somme, et donc à recourir au temps partiel.

Toujours selon l’Insee et la Dares (Direction de l'animation de la recherche, des études et des statistiques), en 2021, 28,1% des femmes salariées étaient à temps partiel, soit plus de trois fois le nombre d’hommes dans ce secteur (7,6%). Ainsi, 76% des salariés à temps partiel sont des femmes. 

En 2019, elles étaient davantage en situation de sous‑emploi : 7,8 % contre 3,1 % des hommes en France. Elles représentaient alors 70,4 % des personnes en situation de sous‑emploi. 

Une moyenne 15% d’écart salarial dans le privé

D’après l’édition 2022 des «Chiffres clés : Vers l’égalité réelle entre les femmes et les hommes», une synthèse de plusieurs sources publiée sur le site du gouvernement en décembre dernier, les femmes gagnaient en moyenne près de 15% de moins que les hommes en 2021.

C’est l’Insee qui rapporte ce chiffre, ayant mis à jour ses données la semaine dernière dans une nouvelle étude. Cet écart traduit «une sous-représentation des femmes dans le haut de la distribution des salaires», où elles ne représentent que «21,9% des 1% des salariés les mieux rémunérés, contre 41,5% de l'ensemble des salariés du privé», d’après l’institut statistique.

Si cette différence de salaire se réduit avec les années (6,1 points de réduction depuis 2008), quand les postes sont comparables (profession identique au sein d'un même établissement), l'écart de salaire moyen entre les deux sexes s’abaisse à 4,3% dans le privé en 2021.

A titre d’exemple, en se basant sur les données de l’organisme de statistiques de l’Union européenne Eurostat, Les Glorieuses, la newsletter féministe, a calculé qu’en 2022 les femmes travaillaient gratuitement à partir du 4 novembre à 9h10. En 2020, cette date avait été établie au 3 novembre à 9h22, soit un progrès bien mince.

Une mère célibataire sur trois vit sous le seuil de pauvreté

Etant donné les écarts de niveaux de vie entre femmes et hommes, lorsqu’un couple se sépare et ne partage ainsi plus ses ressources, le quotidien change sensiblement. A noter qu’en 2019, le niveau de vie médian des femmes était inférieur de 3 % à celui des hommes, selon l’Insee. 

Cet écart est néanmoins largement supérieur lorsque la mère devient célibataire et est âgée de moins de 65 ans, puisque là, son niveau de vie médian est plus faible de 22% par rapport à un homme de même catégorie, d’autant plus que les femmes représentent plus de huit parents sur dix à la tête d’une famille monoparentale.

De même, le taux de pauvreté monétaire des femmes est légèrement plus élevé que celui des hommes (15 % contre 14 %). «Parmi les moins de 65 ans, cet écart s’explique principalement par le risque élevé de pauvreté des mères de famille monoparentale : 36 % d’entre elles vivent sous le seuil de pauvreté en 2019, contre 22 % des pères de famille monoparentale», comme l’a rappelé l’institut de la statistique. 

Moins de 40% des élus à l’Assemblée nationale sont des femmes

Si les femmes sont davantage présentes dans la vie politique locale, elles occupent cependant des fonctions moins élevées que les hommes : en 2021, 42% des élus des conseils municipaux étaient des femmes et elles représentaient également 20% des maires en France. 

Concernant l’Assemblée nationale, en 2022 elles étaient 217 femmes députées, soit 37,6 %, contre 121 femmes sénatrices, soit 34,8 % pour le Sénat.

Il aura fallu attendre la même année pour qu’une élue devienne, pour la première fois, présidente de l’Assemblée nationale (Yaël Braun-Pivet). Elisabeth Borne est aussi la deuxième femme de l’histoire du pays à occuper le poste de Première ministre au sein de la Ve République. A l’échelle mondiale, seuls 23 Etats et pays sur 193 sont dirigés par une femme. 

87% des victimes de violences conjugales sont des femmes

D’après les recensements de la police et de la gendarmerie en 2020 concernant les crimes et délits sur les personnes de 18 ans ou plus, 87% des victimes de violences conjugales sont des femmes.

Selon Eurostat, 27% des femmes ont été victimes de violences psychologiques et 15,9% de violences physiques ou sexuelles.

Le gouvernement de la Première ministre Elisabeth Borne doit notamment profiter de cette Journée internationale des droits des femmes pour dévoiler son nouveau plan «égalité femmes-hommes 2023-2027», comprenant plusieurs mesures comme le doublement du nombre de Maisons des femmes, structures d'aide aux victimes de violences.

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