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Espionnage de salariés : Ikea France condamné à une lourde amende

Ikea France a été condamné à une amende dun million d'euros pour avoir collecté illégalement des informations personnelles sur ses salariés. [Loïc Venance / AFP]

Casier judiciaire, train de vie, patrimoine... Pendant des années, Ikea France a collecté illégalement des informations personnelles sur ses salariés en se servant de fichiers de police. L'enseigne a aujourd'hui été condamnée à un million d'euros d'amende.

Le tribunal correctionnel de Versailles (Yvelines) a reconnu le «recel de collecte de données à caractère personnel par un moyen frauduleux», pour des faits essentiellement commis entre 2009 et 2012. Ikea France devra aussi verser des dommages et intérêts à la majorité des quelques 120 parties civiles. 

Celles-ci sont assez mitigées sur le jugement du tribunal. Après deux semaines d'audiences en mars, la condamnation d'Ikea France est moins sévère que prévue : l'enseigne encourait 3,75 millions d'euros d'amende et a finalement été relaxée pour délit de recel de détournement de finalité des informations personnelles traitées. 

L'amende finale d'un million d'euros n'est pas «un montant qui conduira Ikea et les entreprises à changer de comportement», a regretté Maître Alexis Perrin, représentant des syndicats du Rhône. 

Quinze autres prévenus 

Au-delà de la filiale française d'Ikea, quinze autres prévenus, dont des directeurs de magasin, des fonctionnaires de police et anciens dirigeants d'entreprise, ont été jugés pour cette affaire. En tête de liste : Jean-Louis Baillot. Cet ancien PDG d'Ikea France a nié tout au long du procès avoir participé à un quelconque espionnage. Il a été condamné à deux ans de prison avec sursis et 50.000 euros d'amende. Une peine plus légère que ce que proposait le parquet, qui demandait la prison ferme. «Monsieur Baillot est sous le choc», a commenté son avocat, Maître François Saint-Pierre. «Nous envisageons un appel.»

Jean-François Paris est l'autre grand nom d'Ikea à avoir été condamné ce 15 juin. Cet ancien «Monsieur sécurité» de l'enseigne était accusé de transmettre à une société privée, Eirpace, des listes d'employés à «tester» pour récupérer des informations sur eux. Eirpace collectait ensuite ces renseignements dans des fichiers de police.

Jean-François Paris a reconnu à la barre des «contrôles de masse d'employés» et a écopé d'une peine de dix-huit mois d'emprisonnement avec sursis et 10.000 euros d'amende. Un autre PDG d'Ikea France, Stefan Vanoverbeke (de 2010 à 2015), a quant à lui été relaxé. 

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