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Pauvreté : la proportion des Français en difficulté a augmenté selon le Secours populaire

Selon la 15e édition du baromètre Ipsos/Secours Populaire de la pauvreté, les jeunes Français sont particulièrement fragilisés par la crise.[Frederick FLORIN / AFP]

Si pour certains, le retour à la vie normale semble être à portée de main, le Secours populaire met en garde : ce n'est pas le cas pour tout un pan de la société. D'après les conclusions de la 15e édition du baromètre de la pauvreté Ipsos/Secours populaire, un Français sur deux a au moins une connaissance confrontée à la pauvreté.

Un échantillon représentatifs de 1.000 Français de 16 ans et plus a été interrogé du 18 au 23 juin dans le cadre de cet enquête. En complément, plus de 600 personnes vivant sous le seuil de pauvreté ont aussi été sollicitées en ligne, aux même dates. Selon Thierry Robert, secrétaire national du Secours populaire interrogé par franceinfo, un nouveau phénomène est apparu : des personnes se retrouvent en «situation de précarité» alors même qu'elles «ne sont pas du tout reconnues au sein des seuils de pauvreté, de précarité ou de systèmes sociaux».

Pour ceux qui étaient déjà fragiles, la situation est donc encore pire. D'après le Secours populaire, une part non négligeable de la population peine à mettre la crise à distance. Près d'un tiers des interrogés (32%) témoignent notamment de difficultés à payer le loyer, un emprunt immobilier ou encore les charges d'un logement. Soit 7 points de plus que lors du dernier baromètre. 

Pour faire face, ceux qui sont touchés par la pauvreté sont contraints de se priver, parfois de choses essentielles. Ainsi, 29% des Français ont du mal à disposer d'une mutuelle santé, et 36% de la population peine à payer les actes médicaux mal remboursés par la Sécurité sociale. L"alimentation elle-même est devenu problématique pour certains, comme en témoignent la longueur grandissante des files d'attente lors des distributions alimentaires.

Résultat : ces Français mangent moins et moins bien. La part de la population contrainte de se restreindre sur les quantités (27%) a augmenté de deux points, et 32% des interrogés indiquent ne pas pouvoir consommer des fruits et des légumes frais chaque jour. Un Français sur cinq se voit même obligé de sauter des repas, notamment les jeunes et ceux dont le revenu mensuel net du foyer est inférieur à 1.200 euros.

Les 24-35 ans durement touchés

Alors que 35% de l'ensemble des Français est fréquemment confronté à la pauvreté, ce chiffre grimpe à 38% chez les 24-35 ans. Un quart de ces derniers déclarent vivrent dans l'insécurité des découverts bancaires. Pendant la crise, ils ont été confrontés aux cours à distance, à la fin des jobs étudiants ou encore à la perte de leurs missions d'intérim.

Ceux qui vivent sous le seuil de pauvreté, quel que soit leur âge, sont constamment sur le fil, tentant de garder la tête hors de l'eau. Ils vivent «dans l'angoisse permanente du petit imprévu qui suffirait à les faire basculer». Ainsi, 65% d'entre eux redoutent la casse d'un ordinateur, d'un téléphone ou d'une paire de lunettes. Il sont par ailleurs 64% à ne plus savoir sur quelles dépenses rogner, tant ils ont déjà sacrifié.

«Quand on est parent, cela veut dire se priver régulièrement, y compris de nourriture, pour ses enfants (62%), sans parler des vacances, loisirs ou même coiffeur qui sont inaccessibles», développe Amandine Lama, directrice d'études chez Ipsos. Sachant que parmi les plus fragilisés, 54% des interrogés sont des actifs. Disposant d'un emploi, et même d'un CDI pour 77% d'entre eux, ils n'ont pourtant pas de quoi subvenir convenablement à leurs besoins.

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