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Rungis : le marché international pourrait bientôt s'étendre au Triangle de Gonesse

Installé depuis 50 ans dans le Val-de-Marne, le marché de Rungis est désormais à l'étroit. Installé depuis 50 ans dans le Val-de-Marne, le marché de Rungis est désormais à l'étroit. [© GEORGES GOBET / AFP]

Devenu trop petit pour contenir toutes ses activités, le marché de Rungis – considéré comme un marché d'intérêt national (MIN) et situé au sud de Paris, dans le Val-de-Marne (94) – pourrait s'étendre dans le nord de Paris d'ici à quelques années. Un projet de construction de trois plates-formes logistiques dans le Val d'Oise (95) a été remis au Premier ministre.

«Aujourd'hui occupé à plus de 97 %, [Rungis] dispose de capacités limitées pour répondre à la hausse de la consommation alimentaire et aux évolutions des besoins des professionnels», peut-on lire dans ce document remis au chef du gouvernement, qui souligne le «besoin important de disposer de surfaces supplémentaires d'entrepôts alimentaires frais».

Pour y remédier, la société gestionnaire du marché (la Semmaris) a identifié trois sites dans l'est du Val-d'Oise (95) à Goussainville, Roissy-en-France et Bonneuil-en-France. Mais pas question d'artificialiser de nouvelles terres, assure le groupe, qui a tenu à choisir des terrains déjà classés comme constructibles.

280 hectares potentiellement urbanisables

Au cœur du projet ? Le Triangle de Gonesse, une enclave verte de 700 hectares entre les pistes d'atterrissage des aéroports de Roissy et du Bourget, dont 280 sont potentiellement urbanisables. C'est là que des promoteurs prévoyaient de construire le mégacomplexe de commerces et de loisirs Europacity, finalement enterré fin 2019 par Emmanuel Macron. 

«Ce sont des friches ou des endroits où il y a eu des projets qui ont été abandonnés», a assuré le président de la Semmaris, Stéphane Layani, qui prévoit de «commencer à construire des choses dès 2025», et de réussir à engager «la majeure partie des travaux dès 2027», «si les conditions sont réunies par les pouvoirs publics».

Un choix de site qui reste un point de crispation, alors que les défenseurs de l'environnement s'opposent depuis des mois à la création d'une gare de métro du Grand Paris Express et d'une zone d'activités. Pour répondre à leurs inquiétudes, la Semmaris propose donc de «sanctuariser» une centaine d'hectares de terres agricoles dans le sud du triangle, là même où devait s'installer Europacity.

Et pour respecter leur désir d'y créer une zone agricole, la Semmaris propose également de développer des projets de maraîchage, d'horticulture et d'élevage «selon les principes de l'agroécologie», adaptés aux besoins locaux, sur cette plaine céréalière.

un projet estimé à 1,4 milliard d'euros

De son côté, le groupe gestionnaire s'est dit prêt à investir 700 millions d'euros dans ce projet qui a vocation à s'inscrire dans un programme plus large baptisé «Agoralim».

Pour autant, ce projet est estimé à 1,4 milliard d'euros et suppose donc que d'autres acteurs publics et privés investissent les 700 millions d'euros restants.

L'idée est de créer, non loin de ces entrepôts, de nouveaux outils de transformation de produits frais (légumerie, cuisine centrale destinée aux activités aéroportuaires) ainsi que des équipements de formation. 

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