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Assassinat du père Hamel à Saint-Étienne-du-Rouvray : quatre personnes jugées ce lundi

Plus de cinq ans après les faits, quatre personnes vont être jugées à partir de ce lundi pour l’assassinat du père Jacques Hamel à Saint-Étienne-du-Rouvray le 26 juillet 2016, tué par deux terroristes islamistes en pleine messe.

Les deux assaillants, Adel Kermiche et Abdel-Malik Petitjean, qui revendiquaient leur appartenance à Daesh, avaient été tués par les forces de l’ordre en sortant de cette église de la banlieue de Rouen. Le procès qui s’ouvre ce lundi est donc celui de trois proches des deux terroristes, ainsi que celui de l'instigateur présumé de l'attaque, Rachid Kassim, présumé mort par les autorités. Il aurait été tué en 2017 dans un bombardement en Irak. 

Les trois accusés présents dans le box sont jugés pour «association de malfaiteurs terroriste criminelle». Jean-Philippe Jean Louis, Farid Khelil et Yassine Sebaihia sont soupçonnés d’avoir été au courant des projets d’Adel Kermiche et Abdel-Malik Petitjean et d’avoir partagé leur idéologie. De son côté, Rachid Kassim est le seul à être mis en examen pour complicité de l'assassinat du prêtre et de la tentative d'assassinat sur un paroissien, pour avoir «sciemment encouragé et facilité le passage à l'acte» des deux terroristes. Il aurait notamment promulgué des conseils aux deux jeunes islamistes pour commettre une action violente sur le territoire.

«comprendre les motivations» des deux terroristes

Si les principaux protagonistes de cet attentat, premier en Europe qui a visé un prêtre en pleine messe, ne seront pas présents dans le box des accusés, les victimes attendent beaucoup de ces semaines de procès, et espèrent notamment qu’il les aidera à «comprendre les motivations» des terroristes. Les deux sœurs du père Hamel, Roseline et Chantal, veulent également savoir pourquoi leur frère Jacques, «un homme de paix», a été «désigné comme cible», selon leur avocat, Me Christian Saint-Palais. L’objectif du procès sera également de savoir s'il y a eu «des insuffisances dans l'arsenal de prévention», alors que l'un des assassins était placé sous bracelet électronique au moment de l'attentat.

C’est le 26 juillet 2016, aux alentours de 9h30, que les deux terroristes avaient fait irruption dans la petite église, alors que le père Hamel finissait d’y célébrer la messe. Ils avaient alors pris en otage cinq paroissiens présents à l’intérieur, puis poignardé et égorgé le prêtre. L’un des paroissiens avait notamment été forcé par les jihadistes à filmer la scène. Environ une heure plus tard, Adel Kermiche et Abdel-Malik Petitjean avaient finalement été abattus par la BRI de Rouen. 

Les accusés proches des sphères jihadistes

L'archevêque de Rouen monseigneur Dominique Lebrun attend donc que «justice soit rendue» aux victimes, et souhaite savoir quel a été le degré d’implication des accusés dans l’assassinat du père Hamel. Selon l’accusation, Jean-Philippe Jean Louis, âgé de 25 ans, est «très actif dans la jihadosphère», et gère notamment des réseaux pro-Daesh sur Telegram, ainsi que des cagnottes en ligne pour soutenir la mouvance jihadiste.

Farid Khelil, cousin d'Abdel-Malik Petitjean, est lui présenté comme fasciné par les discours jihadistes. Egalement en contact avec Rachid Kassim sur Telegram, il aurait soutenu l'action violente de son cousin, ce que lui et son avocat contestent. Yassine Sabaihia, 27 ans, qui avait brièvement rejoint les deux terroristes à Saint-Étienne-du-Rouvray le 24 juillet, affirme qu’il n’était pas au courant de leur projet terroriste.

Le père Hamel pourrait par ailleurs bientôt être béatifié par l’Eglise catholique. Son dossier, déposé peu de temps après son assassinat, est en cours d’examen au Vatican. La reconnaissance du martyre du père Hamel le dispenserait d'obtenir un miracle pour être reconnu bienheureux.

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