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Procès de l'assassinat du père Hamel à Saint-Etienne-du-Rouvray : les trois accusés condamnés à de la réclusion criminelle

Les trois accusés présents lors du procès de l'assassinat du père Jacques Hamel, complices des deux assaillants ayant commis leurs actes à Saint-Etienne-du-Rouvray (Seine-Maritime) en 2016, ont été condamnés, ce mercredi 9 mars, à des peines allant de huit à treize ans de réclusion criminelle.

Ces membres de l’entourage des deux assaillants Adel Kermiche et Abdel-Malik Petitjean, tués par les forces de l’ordre quelques minutes après l’attaque terroriste du 26 juillet 2016, étaient jugés pour «association de malfaiteurs terroriste». 

Dans le détail, la cour d'assises spéciale de Paris a prononcé ce mercredi soir une peine de huit ans de prison contre Yassine Sebaihia, dix ans pour Farid Khelil et treize ans pour Jean-Philippe Jean Louis. 

L’accusation avait requis lundi sept ans de prison à l'encontre de Yassine Sebaihia, neuf ans pour Farid Khelil et quatorze ans pour Jean-Philippe Jean Louis, dont la culpabilité a été jugée «parfaitement établie». Ils encouraient cependant jusqu’à trente ans de réclusion criminelle.

Au cours des débats, la peine la plus lourde pour les accusés, «quatorze ans de réclusion criminelle, assortie d’une période de sûreté des deux tiers», avait été réclamée à l'encontre de Jean-Philippe Jean Louis, le plus jeune d'entre eux (25 ans). Il est accusé d’avoir été un «porte-voix» de l’idéologie de Daesh sur la messagerie Telegram, et d’avoir été un «facilitateur» des départs en Syrie, où il s’est lui-même rendu avec Abdel-Malik Petitjean, l'un des deux assassins du père Hamel.

Il avait reconnu, au cours du procès, avoir mis en place des cagnottes pour soutenir des projets de la mouvance islamiste radicale, mais a cependant assuré n'avoir jamais envisagé d'action violente et n'avoir pas su qu'Abdel-Malik Petitjean «allait faire un attentat».

«Comme si la jihadosphère n'était qu'un vaste jeu vidéo»

Farid Khelil, le cousin d’Abdel-Malik Petitjean, porte, avait estimé l’une des avocates générales, «une responsabilité accablante dans le parcours jihadiste de son cousin qu’il a galvanisé». Enfin, Yassine Sebaihia, 27 ans, avait été décrit comme «l'apprenti jihadiste, pas assez mûr pour passer à l'action lui-même, mais en adhésion totale».

Les auteurs de l’assassinat du père Jacques Hamel étant décédés, ce procès devait permettre de quantifier le degré de culpabilité des trois accusés présents dans l’organisation de cette attaque, ainsi que leur degré d’investissement dans la mouvance jihadiste. Les sœurs du père Hamel, ainsi que Guy Coponet, survivant de l’attaque à l’arme blanche des deux terroristes, souhaitaient que la lumière soit faite et que la justice soit rendue pour le prêtre assassiné en pleine célébration de la messe.

Après trois semaines de débat, l'avocat de la Fédération nationale des victimes d'attentats (Fenvac) avait estimé que les accusés avaient parfois dit «tout et son contraire». «J'ai le sentiment étrange et persistant d'avoir assisté dès la première semaine à une tentative de travestissement des choses», avait-t-il déclaré à l’AFP. Me Antoine Casubolo-Ferro, avocat de l'Association française des victimes du terrorisme (AFVT), avait aussi indiqué : «C'est comme s'ils étaient incapables de faire le lien entre les horreurs qu'ils lisaient et écrivaient et leurs conséquences concrètes. Comme si la jihadosphère n'était qu'un vaste jeu vidéo».

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