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Présidentielle 2022 : ce qu'il faut retenir du meeting d'Anne Hidalgo au cirque d'hiver de Paris

Anne Hidalgo veut faire mentir les sondages. [Thomas COEX / AFP]

A tout juste une semaine du premier tour de la présidentielle 2022, Anne Hidalgo a tenu un meeting au cirque d’hiver à Paris. Voici ce qu’il faut retenir du dernier grand rassemblement de campagne de la candidate du Parti Socialiste (PS).

Anne Hidalgo redéfinit sa gauche 

Entourée de grands noms du PS, tels que Martine Aubry et Bernard Cazeneuve, Anne Hidalgo a débuté son discours par la définition de la gauche qu'elle défend et représente. 

Ainsi, la candidate a estimé : «La gauche qui est là aujourd’hui c’est le refus du fatalisme ? Cette gauche, c’est la certitude que l’action collective est possible. C’est la foi dans la solidarité qui nous rend plus fort. C’est la certitude que nous dépendons tous les uns les autres.»

«Être de gauche aujourd’hui c’est penser 'nous' avant de dire 'moi je', c’est ça la définition de la gauche et c’est aussi la plus belle définition de la République», a déclaré avec force Anne Hidalgo pour débuter son dernier grand meeting de campagne. 

Un appel au vote pour faire mentir les sondages

Si Anne Hidalgo n'est crédité que de 2% des intentions de votes dans le dernier sondage OpinionWay pour CNEWS, la maire de Paris croit encore en sa victoire dans la course pour l'Elysée. 

La candidate le dit haut et fort : «Ensemble nous pouvons changer d’avenir, nous pouvons démentir ces sondages partiels et partiaux et leurs commentateurs». Une affirmation qui a entraîné les sifflets de la foule. «On ne siffle pas, on vote !», s'est amusée Anne Hidalgo. 

La femme politique a estimé qu'il était possible de «conjurer le sort annoncé de cette campagne», ajoutant : «On vote !  Ensemble nous pouvons aussi récuser ce pouvoir sortant, hautain, désinvolte, autoritaire qui est tellement sûr de sa victoire qu’il en refuse le débat contradictoire.»

Ainsi, pour Anne Hidalgo la solution pour éviter la réélection d'Emmanuel Macron pour un nouveau quinquennat, c'est le vote. 

Une ode à la ville de Paris 

Édile de la ville de Paris, Anne Hidalgo n'a pu s'empêcher de consacrer une large partie de son discours de campagne à la capitale. 

«Je ne serai pas candidate, si je n’avais pas été maire de Paris et Paris occupe une place si singulière dans la vie de notre pays», a-t-elle expliqué en premier lieu avant de continuer, «Paris c’est la ville qui s’est grandie au fil de son histoire, des Français de tous les territoires avec leurs accents, leurs cultures, leurs savoir-faire, leur envie d’aller à la capitale. Ici nous le savons tous les cœurs de France battent.»

Pour Anne Hidalgo, Paris est une ville particulière qui doit servir d'exemple à la France puisque, «par l’action de la gauche rassemblée, avec les socialistes, les communistes, les écologistes, elle défend les quartiers populaires, développent le logement social et la solidarité pour les démunis.»

«Je le dis, c'est une fierté d'être maire de Paris», s'est exclamée la candidate... à la Présidentielle. 

Un appel à la solidarité envers l’Ukraine et au renforcement des forces européennes

Rappelant les attentats auxquels elle a dû faire face en tant que maire de Paris, elle a appelé à la solidarité envers l'Ukraine. «La France doit aider de toutes ses forces les combattants de la liberté», a-t-elle estimé. 

Pour la socialiste, il faut «renforcer les sanctions qui peuvent affaiblir l'offensive du dictateur (ndlr. Vladimir Poutine) et le ramener à la raison et à la négociation.»

Cette période de trouble en Europe est également aux yeux d'Anne Hidalgo le symbole qu'il faut continuer de renforcer les forces armées et notamment au niveau de l'Union européenne.

«Les socialistes ont toujours œuvré pour l’Europe, pour son indépendance et pour sa cohésion. Je revendique cet héritage et je veux poursuivre leur lutte historique», a-t-elle poursuivi.

Emmanuel «Macron est de droite !»

S'adressant aux électeurs du Parti socialiste hésitant à voter pour elle, Anne Hidalgo a déclaré : «Vous vous dites : 'en 2017, j'ai eu peur d'un second tour Fillon-Le Pen et j'ai voté Macron'. Pourquoi ne pas faire de même aujourd'hui ?' Je vous le dis avec mon cœur et ma raison parce que Macron est de droite !»

«C’est une réalité évidente et son projet qui oserait le qualifier de social. Il a déjà attiré une grande partie de la droite et les autres, ceux qui n’iront pas chez Zemmour, ne manqueront pas de le suivre, alors sentez-vous libres. Vous n’êtes pas condamné à choisir entre la droite et l’extrême droite. Votez selon votre cœur et la raison de vos convictions» s'est-elle exclamée. 

Anne Hidalgo s'est ensuite employée à rappeler le projet du président candidat à sa propre réélection, évoquant notamment la crise des Gilets Jaunes, la suppression des critères de pénibilité dans le travail ou encore sa proposition de permettre l'apprentissage dès 12 ans. 

«Je parle à ceux qui doutent encore, mesurez les conséquences de ce vote ou de votre abstention, a-t-elle déclaré, on les connaît, une fois Macron réélu, une fois la gauche républicaine et européenne affaiblie et minorée, il resterait en face à face une extrême droite haineuse et dangereuse et un parti des élites.»

Jean-Luc «Mélenchon c'est l'impasse»

Anne Hidalgo a continué son appel au vote pour le Parti socialiste en implorant les électeurs de se méfier des chants des sirènes des sondages qui les pousseraient à voter pour le candidat de la France Insoumise, Jean-Luc Mélenchon.

«Dans l'immédiat vous voterez pour un candidat qui refuse d'aider les Ukrainiens. Un candidat qui a déclaré que le danger venait de l'ouest quand l'agression se profilait à l'est»estime la candidate du PS. 

La socialiste va plus loin, rappelant qu'en 2017, Jean-Luc Mélenchon avait refusé «de choisir entre Macron et Le Pen. Où sont les valeurs ? (...) Mélenchon c'est l'impasse.»

Une première loi en faveur de la jeunesse 

La nouvelle société que veut créer Anne Hidalgo passe par la jeunesse. Une jeunesse «qui est souvent bridée, étouffée, empêchée par des conditions matérielles d'existence si dures.»

«Je vous propose un autre avenir pour la France. Je vous propose le projet d'une République sociales, européenne, laïque et écologique. La France mérite de changer d'avenir et c'est d'abord croire en notre jeunesse et lui donner les moyens de réussir», a déclaré la candidate du Parti socialiste.

C'est à la jeunesse «que mon gouvernement consacrera sa première loi. Dès mon élection, je déposerai une loi d'urgence pour l'avenir des jeunes», a promis Anne Hidalgo. 

Une loi qui prévoit notamment la gratuité des transports pour les moins de 26 ans, qui supprimera les droits d'inscription dans toutes les universités et fixera à un euro le prix du repas en Crous.

Une retraite «à 62 ans pas une année de plus»

«Changer d'avenir, c'est aussi protéger la retraite des travailleurs», a estimé Anne Hidalgo qui rejette le projet d'Emmanuel Macron de relever l'âge du départ à la retraite à 65 ans. 

La candidate du Parti socialiste a défendu un départ à la retraite maintenu à «62 ans et pas une année de plus», avec la possibilité d'un«départ à 59 ans, 60 ans ou 61 ans pour ceux qui ont exercé des métiers pénibles.»

La socialiste souhaite une révision des critères de pénibilité et la fixation d'un minimum contributif de 1.200 euros nets pour les pensions.

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