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21 avril 2002 : quand l’extrême droite arrivait pour la première fois au second tour de la présidentielle

Jean-Marie Le Pen avait déjoué les sondages en se plaçant à la deuxième place du premier tour de la présidentielle, le 21 avril 2002. [PIERRE VERDY / AFP]

Un séisme politique. Il y a 20 ans jour pour jour, le 21 avril 2002, le leader du Front national (devenu Rassemblement national), Jean-Marie Le Pen, déjouait les sondages et se hissait au second tour de la présidentielle.

Dans le sprint final du premier tour, les sondages donnaient pourtant tous Jacques Chirac et Lionel Jospin en tête, entre 18 à 19%, loin devant Jean-Marie Le Pen (12,5 à 14%).

Cependant, lors de l’annonce des résultats, un véritable «Coup de tonnerre» a retenti : Jacques Chirac (RPR) a obtenu 19,9%, mais c'est Jean-Marie Le Pen (16,9%) qui a finalement accédé au deuxième tour, devançant le chef de file des socialistes Lionel Jospin (16,2%).

Une véritable surprise qui a conduit de nombreux Français dans la rue. Des manifestations ont été organisées à travers tout le pays durant les deux semaines de l'entre-deux-tours, avec en point d'orgue la journée du 1er mai, durant laquelle plus d'1,5 million de manifestants se sont fait entendre.

Un vote d'extrême droite moins assumé à l'époque

Ce résultat, que les sondeurs n'ont pas vu venir, est notamment dû à l'abstention, qui avec 28,4% enregistre le plus haut niveau jamais enregistré pour un premier tour d'une élection présidentielle.

«2002, c'est l'accident industriel», a confié à l'AFP Martial Foucault, directeur du Centre de recherches politiques de Sciences Po (Cevipof). «Les sondeurs ont été incapables d'estimer l'inhibition alors très forte autour du vote Le Pen», a-t-il précisé.

A l'époque, les sondages se faisaient encore beaucoup par téléphone où «il y a une interaction humaine avec un enquêteur qui peut créer une gêne», a estimé le politologue.

Lors des trois présidentielles suivantes, les résultats aux premier et deuxième tours ont globalement été conformes aux sondages.

En ce 21 avril 2022, 20 ans après, c’est au tour de la fille de Jean-Marie Le Pen, Marine, d'être présente au deuxième tour de la présidentielle. Cette fois, il ne s’agit pas d’un séisme car la présence de la candidate d’extrême droite au tour suivant était annoncé dans les sondages.

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