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Inflation : les étudiants plus durement touchés que la population globale, selon l'Unef

73% des étudiants français ne bénéficient d'aucune bourse, selon Imane Ouelhadj, la présidente de l'Unef. [Damien MEYER / AFP]

Publiée ce lundi 15 août par l'Unef, la 18e enquête sur le coût de la vie alerte sur la précarité des étudiants face à l'inflation.

La hausse globale des prix affecte l'ensemble des Français mais, selon l'Union nationale des étudiants de France (Unef), elle frappe encore plus durement les étudiants. La 18e enquête sur le coût de la vie, publiée ce lundi 15 août par l'organisation, montre une augmentation de 6,47% pour ce jeune public, alors même que l'inflation globale est de 6,1%.

Concrètement, en 2022, les dépenses des étudiants sont en hausse de 428,22 euros par an, soit 35,7 euros par mois. L'année dernière, l'Unef avait déjà estimé l'augmentation du coût de la vie pour ces jeunes à 2,5% par rapport à 2020. Soit 247 euros de plus par an.

Ce lundi sur France Inter, la présidente de l'Unef, Imane Ouelhadj, a expliqué que l'augmentation de l'inflation est «un peu plus forte au niveau des étudiants parce que les postes de dépenses qui nous concernent sont des dépenses de première nécessité».

La 18e enquête sur le coût de la vie montre en effet que tous les postes de dépenses augmentent pour les étudiants, à l'exception des transports. Les loyers, en hausse de 1,37%, représentent plus de la moitié du budget de ces jeunes. Sachant qu'une tension supplémentaire sur le marché est anticipée par l'Unef à la rentrée 2022, avec un retour à «l'ensemble des cours en présentiel», qui «augmente la mobilité étudiante et donc les demandes de logement».

Il devient également «de plus en plus compliqué pour un étudiant de se nourrir correctement», déplore l'organisation. Les produits alimentaires se font coûteux, avec notamment 15% de hausse sur un an pour les pâtes et 23% pour le café. D'après les calculs de l'Unef, les étudiants devront débourser entre 10 et 14 euros de plus chaque mois pour se nourrir à la rentrée.

Les bourses «insuffisantes»

Dénonçant un «système d'aides sociales à bout de souffle», Imane Ouelhadj souligne que 73% des étudiants français ne bénéficient d'aucune bourse et n'ont «pas d'autre choix que de se salarier ou de demander un peu d'argent à papa ou maman pour pouvoir vivre tout au long de l'année». Ce, alors même qu'«un jeune sur deux en situation de salariat est en échec scolaire».

Les bourses, quand elles existent, sont par ailleurs «insuffisantes», selon la présidente de l'Unef. Et la revalorisation de 4%, annoncée début juillet par la ministre de l'Enseignement supérieur, Sylvie Retailleau, ne suffira pas. Pour illustrer son propos, Imane Ouelhadj indique qu'à l'échelon 0 bis, «le plus donné aux étudiants», cela représentera «une augmentation de 4 euros par mois» seulement.

Jugeant que «les jeunes ont été exclus» de la loi pouvoir d'achat» alors qu'ils sont «les premiers à trinquer d'une inflation record en France», la présidente de l'Unef entend discuter dès la rentrée avec le gouvernement, dans le sens d'une réforme des bourses.

L'organisation plaide pour une augmentation de 100 euros par mois et par échelon mais aussi pour la création d'une allocation d'autonomie. Pensée comme une aide universelle, cette dernière serait calculée en fonction de la situation de l'étudiant et correspondrait, a minima, au seuil de pauvreté.

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