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Commando Erignac : la demande d'aménagement de peine de Pierre Alessandri doit être réexaminée

Pierre Alessandri et Alain Ferrandi ont été transférés en avril à la prison corse de Borgo. [Angele RICCIARDI / AFP]

La Cour de cassation a ordonné mercredi le réexamen d'une demande d'aménagement de peine de Pierre Alessandri, condamné à la perpétuité pour l'assassinat en 1998 du préfet Erignac.

Une décision qui «redonne espoir» au détenu corse. La demande d’aménagement de peine de Pierre Alessandri, condamné à la perpétuité en 2003 pour l’assassinat du préfet Erignac, doit être réexaminée, a ordonné ce mercredi la Cour de cassation. Le détenu pourrait ainsi obtenir une libération conditionnelle.

La plus haute juridiction de l'ordre judiciaire a annulé un arrêt de la cour d'appel de Paris, estimant qu'elle n'avait pas «justifié sa décision» en lui refusant en octobre 2021 une remise en liberté. Elle a renvoyé l'affaire pour qu'elle soit réexaminée.

«C'est une grande victoire qui ouvre la voie à une possible libération conditionnelle», a salué dans une déclaration Patrice Spinosi, son avocat à la Cour de cassation. Cela «redonne espoir» à Pierre Alessandri de «pouvoir revoir sa famille», a-t-il ajouté.

déjà trois demandes d'aménagement

Incarcéré depuis 1999, libérable depuis 2017, Pierre Alessandri a déjà fait trois demandes d'aménagement de peine en semi-liberté.

A chaque fois, en octobre 2019, en juillet 2021, puis en mai 2022, le tribunal d'application des peines antiterroriste avait donné son feu vert à une libération conditionnelle avec semi-liberté probatoire, mais les décisions avaient été infirmées par la cour d'appel après un appel suspensif du parquet national antiterroriste (Pnat).

Pierre Alessandri s'était pourvu en cassation contre le deuxième refus de la justice de lui octroyer cet aménagement de peine. Pour motiver son refus, la chambre de l'application des peines avait considéré qu'une libération était «toujours susceptible de causer un trouble grave à l'ordre public».

«C'est une décision judiciaire importante»

En invoquant des motifs «étrangers aux efforts de réadaptation et de réinsertion du demandeur, ainsi qu'à son projet professionnel, et sans caractériser, de manière concrète, que sa mise en liberté serait, en elle-même, de nature à causer un trouble grave à l'ordre public», la cour d'appel «n'a pas justifié sa décision», a tranché la haute juridiction.

«C'est une décision judiciaire importante», a également déclaré Gilles Simeoni, président autonomiste du conseil exécutif de Corse. «On espère qu'elle permettra d'aboutir rapidement à l'application loyale du droit aussi bien pour Pierre Alessandri que pour Alain Ferrandi», l'autre condamné à la perpétuité pour l'assassinat du préfet Erignac, a-t-il appelé.

Pierre Alessandri et Alain Ferrandi ont été transférés en avril à la prison corse de Borgo, une promesse de Matignon après l'agression mortelle en détention d'Yvan Colonna en mars.

Alain Ferrandi a également essuyé deux refus d'aménagement de peine.

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