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Restos du cœur : la 38e campagne débute sur fond de précarité aggravée

La 38e campagne des Restos du cœur débute ce mardi 22 novembre en France dans un contexte d’inflation galopante et de hausse de prix de l’énergie. Pour cette édition, l’accent sera mis sur l’accompagnement des personnes accueillies.

Un brin d’espoir et d’optimisme. Les Restos du cœur lancent ce mardi 22 novembre leur nouvelle et 38e campagne annuelle sur fond de précarité aggravée. Après avoir fait face au Covid-19, des centaines de familles sont désormais confrontées aux effets négatifs d'une crise inflationniste et à une hausse de prix de l’énergie. Certaines d’entre-elles doivent même choisir entre «se nourrir» et «se réchauffer».

«D’une crise à l’autre, aucune pause pour les plus modestes qui souffrent et qui ont vu leur situation se dégrader encore plus fortement, avec un accès à l’alimentation plus dur encore et une détresse mentale plus forte pour beaucoup. "C’est quand la fin de cette galère ?" est une phrase que j’entends régulièrement sur le terrain», a écrit Patrice Douret, président de l’association fondée par Coluche.

«Cette campagne 2022/2023 est celle d’une année charnière, une année d’une crise à l’autre, pleine d’incertitudes et d’inquiétudes, alors que notre dernier exercice s’est clos au commencement de la crise inflationniste», a-t-il ajouté.

Pour mieux tenir compte des différents aspects de la crise actuelle, l’association a choisi d’adapter ses règles. Pour évaluer si une personne est éligible à une aide, «Restos du cœur» prend désormais en compte non seulement les revenus de son foyer mais également ses frais de chauffage.

Un soutien alimentaire et social face à la pauvreté

Dans sa plaquette de la 38e campagne, l’association précise qu’«au cours de ces 6 derniers mois, le nombre de familles accueillies a déjà grimpé de 15% avant le début de la période hivernale» et 40% des personnes aidées sont des mineurs, «souvent des enfants dans des familles monoparentales», et un bébé de moins de 3 ans sur quatre nés dans une famille pauvre est accueilli par l’association.

«L’accent sera aussi mis lors de cette 38e campagne sur l’accompagnement des personnes accueillies, alors que la crise du Covid-19 les en a souvent privées et a accentué leur isolement. L’association mobilisera tous ses moyens pour continuer à améliorer les conditions d’accueil des personnes dans les centres, pour multiplier les rendez-vous autour de leur situation sociale et de leurs difficultés, et enfin en prenant mieux en compte les charges liées à l’énergie dans le soutien apporté», a écrit l’association.

Toutefois, cette crise n’est pas sans conséquences pour les Restos du cœur. «Les associations font elles aussi face à d’importantes difficultés : augmentation des coûts d’achat, incertitudes sur le don alimentaire, difficultés de mise en œuvre des marchés publics du fonds européen... Les associations de solidarité vont connaître un véritable "effet ciseaux", avec une augmentation de leurs besoins et une diminution de leurs ressources», a alerté l’association.

L’année dernière, les Restos ont accueilli près de 1,1 million de personnes et ont réussi à distribuer environ 142 millions de repas dans les 2.200 lieux d’accueil. Ainsi, 2.172 bénéficiaires ont pu être accompagnés sur les questions budgétaires, 4.752 dans leur recherche d’emploi et 3.109 pour l’accès à la justice.

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