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Crack à Paris : le centre d'accueil pour toxicomanes de Chardon-Lagache ne verra pas le jour

Une manifestation avait été organisée au printemps par les riverains opposés au projet. [© CNEWS]

Alors qu'un centre d'accueil pour toxicomanes en cours de sevrage devait voir le jour dans des locaux de l'hôpital Chardon-Lagache (16e) à Paris, la direction de l'AP-HP est finalement revenue sur cette décision et a modifié son projet.

Une petite victoire pour les opposants au projet. Le maire LR du 16e arrondissement Francis Szpiner n'a pas caché son soulagement en apprenant que l'AP-HP (Assistance Publique-Hôpitaux de Paris) avait décidé de faire marche arrière sur son projet de centre d'accueil pour toxicomanes dans des locaux de l'hôpital Chardon-Lagache.

Le projet tombe à l'eau

Présenté aux élus municipaux au printemps dernier par l'AP-HP et l'ARS, le projet prévoyait d'accueillir des consommateurs de crack, en parcours de sevrage, dès la rentrée de septembre. Au total, 35 lits médicalisés devaient être réservés à cet effet. Une annonce qui avait suscité la colère des habitants de l'ouest parisien, effrayés de voir arriver les consommateurs de crack dans leur quartier.

Certains élus, à l'instar de l'adjointe à la mairie de Paris chargée de la santé publique Anne Souyris, avaient tenté de rassurer la population et affirmé que ce centre ne «serait pas un espace de consommation» et que les toxicomanes – qui auraient dû y être accueillis – l'auraient été après «avoir déjà effectué un parcours de soins» et «déjà stabilisés», mais les riverains avaient fait part de leur opposition au projet.

«Nous savions que la Ville de Paris ne renoncerait pas à l'exploitation de l'ancien hôpital Chardon-Lagache mais tant que nous ne savions pas à quel usage elle voudrait le dédier, nous sommes restés vigilants», a réagi Francis Szpiner dans un communiqué, annonçant à ses soutiens que le site serait finalement «utilisé à l'accueil et l'hébergement de femmes isolées, en situation de fragilité et venant d'accoucher».

«Ce centre accueillera donc 30 femmes avec leur bébé et leurs enfants nécessitant des soins post-accouchement et en recherche de solutions pérennes de logement», poursuit-il, expliquant que les femmes y sont «accueillies et soignées, le temps de leur trouver une solution de mise à l'abri qui permettent leur bien-être et leur sécurité».

Un usage qui ne répond pas selon lui «aux besoins identifiés pour le 16e et l'ouest parisien», plaidant plutôt pour «l'implantation d'un centre de soins d'accueil d'urgence et d'accompagnement pour les femmes victimes de violences». Et de se satisfaire tout de même de l'annonce de l'AP-HP, qui «met un point final au scandale qu'était l'implantation d'un centre pour drogués en plein coeur d'Auteuil».

Des postures politiciennes

Un projet qui s'était invité pendant la campagne des législatives, alors que le candidat de la majorité présidentielle dans ce quartier et principal rival de Francis Spziner à cette élection, Benjamin Haddad, avait annoncé sur Twitter que «le projet de centre pour toxicomanes à Chardon-Lagache [était] bloqué», expliquant détenir cette information de la ministre de la Santé en personne, Brigitte Bourguignon.

Le maire LR avait immédiatement rétorqué être «scandalisé que la ministre de la Santé se fasse l'agent électoral de Monsieur Haddad». Et à l'époque, ce dernier assurait que le projet était encore à l'ordre du jour. «Monsieur Haddad n’a rien réglé. La concertation continue et le projet n’a pas disparu», avait-il lancé.

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