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Ils veulent prénommer leur fils Hadès mais la justice s’y oppose

Jugeant le prénom «contraire à l’intérêt de l’enfant», l’officier d’état civil a sollicité le procureur de la République de Saint-Malo, en vertu de l’article 57 du Code civil. [Thomas COEX/AFP]

Un couple des Côtes d’Armor a eu la mauvaise surprise de voir le prénom «Hadès» donné à leur fils, né le 19 septembre dernier, être refusé par l’administration française. Jugé contraire à l’intérêt de l’enfant, il pourrait être supprimé des registres de l’état civil après le délibéré donné ce mardi 4 avril.

Un blocage rendu possible par l’article 57 du Code civil. Un couple des Côtes d’Armor a eu la mauvaise surprise de voir le prénom «Hadès» donné à leur fils, né le 19 septembre dernier, être refusé par l’administration française. Dans la mythologie grecque, Hadès, le frère de Zeus et Poséidon, est le dieu des enfers.

Jugeant le prénom «contraire à l’intérêt de l’enfant», l’officier d’état civil a sollicité le procureur de la République de Saint-Malo (Ille-et-Vilaine) en vertu de l’article 57 du Code civil. Ce dernier a ensuite saisi la juge aux affaires familiales, qui a finalement convoqué les parents. 

«Je me battrai coûte que coûte pour que mon fils garde son prénom. On l'a choisi, on est France, on est libres de l'appeler comme on veut. C'est un débat, ce prénom ne plaît pas à certaines personnes mais c'est mon fils», a expliqué la mère du garçon, Kristina Desgrés, pour France 3 Bretagne.

12 enfants français prénommés Hadès en 2020

L’avocat de la famille, Pierre Stichelbaut, s’est indigné de cette problématique administrative et de ce recours judiciaire. «Hadès ce n’est pas choquant. Il y a des prénoms plus abracadabrantesques qui passent sans problème. Il ne s’appelle pas Nutella, Mini Cooper ou Prince William», a-t-il indiqué le 3 mars dernier devant la juge des affaires familiales du tribunal de Saint-Malo, selon Le Parisien.

Pour justifier sa position, il a ajouté que douze enfants ont été prénommés de la sorte en France en 2020 sans qu’aucune décision de justice n’ait été prononcée. 

«Aujourd'hui, on voit des prénoms originaux donnés aux enfants qui naissent sans résistance spéciale de la part des parquets en France. C'est un prénom ancien qui n'est pas ridicule et on ne voit vraiment pas pourquoi le parquet de Saint-Malo a décidé de poursuivre, alors que les autres parquets en France n'ont eu aucune objection sur ce prénom», a conclu l’avocat des deux parents lors de l’audience.

Le délibéré doit être rendu ce mardi 4 avril. En cas de résultat défavorable, la famille a déjà prévu de faire appel de la décision.

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