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Jérôme Fourquet : «Les Français jugent négativement l'évolution des services publics, notamment l'école et l'hôpital»

Invité du Grand Rendez-vous ce dimanche 30 avril, sur CNEWS, le politologue Jérôme Fourquet, directeur de département à l'institut Ifop, est revenu sur le sentiment de déclassement ressenti par l'ensemble des Français sur le service public.

Un sentiment de déclassement de notre modèle social. C'est la perception générale que ressentiraient les Français à propos des services publics, selon Jérôme Fourquet, politologue et directeur de département à l'institut de sondages et de statistiques Ifop. Il était ce dimanche 30 avril l'invité de Sonia Mabrouk dans le Grand Rendez-vous, sur CNEWS.

Selon lui, le constat semble clair dans l'opinion publique : «Les Français jugent négativement l'évolution des services publics, notamment les deux piliers centraux que sont l'école et l'hôpital, en disant que la situation se dégrade». Le politologue souligne également que «les enquêtes d'opinion» montrent que le niveau de satisfaction baisse.

un fort mécontentement du modèle social

Cela fait déjà plusieurs mois que ce ressenti est perceptible dans les sondages. Le 7 novembre, une enquête Ifop pour le JDD montrant un fort mécontentement du modèle social. 61% des Français estimaient alors qu'ils fonctionnaient «mal», voire «très mal» pour 18% d'entre eux.

Un sentiment renforcé aujourd'hui dans le contexte économique et social difficile que traversent les ménages. Dans un sondage relayé par Le Parisien le 8 avril dernier, plus d'un Français sur deux (53%) avouaient avoir réduit leurs portions alimentaires consommées, quand 42% admettent avoir supprimé un repas de la journée.

«Beaucoup de Français aujourd'hui partagent cette interpellation de Jacline Mouraud, une des figures des gilets jaunes, qui est "que faites-vous de notre pognon ?"», poursuit Jérôme Fourquet. Ce dernier a également mis en exergue le financement des services publics, puisque «nous nous caractérisons en France par un niveau de dépenses publiques très élevé, mais également par un niveau de prélèvement obligatoire parmi les plus élevés au monde pour financer ce modèle social», soutient-il.

Il s'agirait de causes primordiales qui expliqueraient le rejet massif de la population aux mesures gouvernementales, notamment la réforme des retraites. «C'est cela qui fait, en partie, que les Français ne sont pas prêts à faire davantage d'efforts».

Dans l'enquête réalisée par Ifop en novembre dernier sur les services publics, 52% des Français estimaient que l'école fonctionnait bien, contre 27% pour l'hôpital et seulement 23% pour la justice. Les partisans du Rassemblement national (76%) et de la France insoumise (68%) font d'ailleurs partie des plus virulents contre leur fonctionnement.

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