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La France insoumise : le président du Crif accuse Jean-Luc Mélenchon d'être «l'allié du Rassemblement national»

Une passe d'armes entre Jean-Luc Mélenchon et le président du Crif, Yonathan Arfi, a fait polémique. [JULIEN DE ROSA / AFP]

Le président du conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), Yonathan Arfi, a accusé, ce dimanche 16 juillet, Jean-Luc Mélenchon de se «compromettre loin du pacte républicain» et d’être «l’allié du RN», s'attirant en retour les foudres du responsable insoumis pour qui «l'extrême droite n'a plus de limites».

Le président du Crif, Yonathan Arfi, s’en est violemment pris à la France insoumise, et plus particulièrement à Jean-Luc Mélenchon, dans un discours prononcé à Paris à l'occasion de la Journée nationale à la mémoire des victimes des crimes racistes et antisémites, en hommage aux Justes. Il a notamment estimé que les «porte-voix de la France insoumise font davantage partie du problème que de la solution» face à la menace d’une arrivée de l’extrême droite au pouvoir en 2027.

LFI «allié objectif du RN», selon Yonathan Arfi

«En se nommant insoumis, ils prétendent incarner une forme de résistance mais de quelle résistance parle-t-on lorsque les insoumis sont incapables de s'affranchir des ordres de leur chef lorsqu'il se compromet loin du pacte républicain ?», a fustigé Yonathan Arfi en estimant que LFI était «prêt à sacrifier la République sur l'autel du communautarisme».

La président du Crif a également condamné l'utilisation du mot «déportation» par la députée LFI Ersilia Soudais pour qualifier l'expulsion d'Israël vers la France de l'avocat franco-palestinien Salah Hamouri, puis enfoncé le clou sur Twitter en estimant que Jean-Luc Mélenchon «en sortant du cadre républicain, qu'il le veuille ou non, est l'allié objectif du RN».

Une attaque «irresponsable», selon LFI 

Des attaques qui n’ont pas tardé à faire réagir la France insoumise, à commencer par Jean-Luc Mélenchon, qui a accusé le président du Crif d’instrumentaliser un cérémonie à des fins politiques. «Le président du #CRIF utilise la cérémonie à la mémoire des victimes de la rafle des juifs par la police française pour me prendre à partie. Abject. L'extrême droite n'a plus de limites», a-t-il répondu sur twitter. 

Les propos de Yonathan Arfi relèvent d'une «polémique politicienne et fausse», a répondu de son côté le député (LFI) Alexis Corbière, également sur Twitter. Une telle «faute» est «irresponsable quand l'extrême droite raciste et antisémite progresse», a-t-il ajouté.

Le soutien d'une partie de la majorité pour le Crif

Accuser le CRIF d'être d'extrême droite, alors qu'il a été «fondé dans la Résistance» et qu'il a inscrit la lutte contre l'extrême droite dans son «ADN profond», est «particulièrement pervers» et «grotesque», a commenté Yonathan Arfi. «Un jour viendra, je l'espère, où les membres de LFI, au lieu de suivre Jean-Luc Mélenchon dans ses égarements en dehors du cadre républicain, sauront s'en émanciper et s'en affranchir, mais aujourd'hui manifestement ce n'est pas le cas», a poursuivi le président du Crif.

Plusieurs responsables de la majorité et du gouvernement ont affirmé leur soutien à Yonathan Arfi dans cette polémique. Les attaques de M. Mélenchon sont «indignes», a ainsi estimé la ministre chargée de la diversité, Isabelle Rome, appelant à «un peu de tenue», en mémoire des victimes juives de la déportation.

«Honte à vous Jean-Luc Mélenchon», a également twitté la patronne des députés Renaissance, Aurore Bergé. Quant au premier président de la Cour des comptes et ancien ministre (PS) Pierre Moscovici, il a estimé «aussi absurde que choquant» d'accuser le président du CRIF «d'être d'extrême-droite». 

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