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«Dark stores» : la justice acte la liquidation de Gorillas et Getir

L'entreprise placée en liquidation judiciaire en France reste active en Europe et notamment en Allemagne. [Tobias Schwarz / AFP]

Le tribunal de commerce de Paris a prononcé, ce mercredi 19 juillet, la liquidation en France des sociétés de livraison de courses «Getir» et «Gorillas». Gorillas appartenait depuis 2022 au géant turc Getir, dont la filiale française était en redressement judiciaire depuis mars et avait décidé de quitter le marché français.

Les sociétés de livraison de courses Gorillas et Getir ont été placées en liquidation judiciaire par le tribunal de commerce de Paris, ce mercredi 19 juillet, a annoncé une avocate représentant les salariés du groupe. La société mère a invoqué «un environnement contextuel défavorable», en raison de l'inflation, et totalisait près de 200 millions d'euros de dettes à la fin du mois de mars 2023. 

«Pas surpris» de la décision, les salariés «attendaient juste que l'affaire se termine après les montagnes russes des derniers mois», explique Rémy Frey, délégué à la CGT commerce de Paris. «On est tous très fatigués», ajoute Olivier Coulibaly, salarié et représentant du personnel de Gorillas.

«Un plan, travaillé par la représentation du personnel, a été rendu caduque par la société, qui a refusé de le financer au dernier moment», a indiqué Me Vincent. «Aujourd'hui l'interrogation est au niveau du PSE et du versement des salaires», a-t-elle ajouté.

«Nazim Salur (le fondateur de Getir) ne respecte pas son engagement pris auprès du tribunal de commerce à payer les salaires de juillet 2023, ce qui plonge des salariés dans la précarité», dénonce de son côté Johann Tchissambou, délégué syndical CFDT de Getir France.

Un «environnement contextuel défavorable»

Getir France accuse «un environnement contextuel défavorable», avec l'inflation et le durcissement réglementaire, une raison également invoquée par la filiale française du groupe allemand Flink placée en redressement judiciaire en juin.

En mars, le secteur a en effet essuyé un revers important, le gouvernement décrétant que les «dark stores» (les locaux où sont stockés les produits à livrer) étaient des entrepôts, et non des commerces, ouvrant la voie à une régulation par les mairies de cette activité, et même la fermeture de certains locaux.

200 millions d'euros de dettes

Getir France totalisait 200 millions d'euros de dettes à fin mars 2023, selon une note interne à l'entreprise. L'enseigne possède 70 magasins et deux entrepôts en France, et emploie 841 personnes (effectifs au 1er mai 2023), selon les chiffres diffusés par les administrateurs judiciaires dans l'offre de cession. 

Pour sa part, Gorillas a 30 magasins en France pour 500 employés, et Frichti, autre entité de Getir, a de son côté 24 magasins, un entrepôt, une cuisine, et fait travailler 367 salariés. Au total, le groupe Getir emploie ainsi 1.708 personnes en France.

En 2022, l'enseigne Getir cumulait un chiffre d'affaires de 23,8 millions d'euros, Gorillas de 26,6 millions d'euros et Frichti de 69,9 millions d'euros, selon le même document, pour un total de 120,3 millions d'euros pour le groupe Getir en France.

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