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Migrants : l’État crée une brochure pour favoriser l’intégration des personnes réfugiées dans les zones rurales

Pour «dynamiser» les territoires ruraux et aider l’intégration des personnes réfugiées en France, l’État a sorti en septembre une brochure destinée aux élus locaux.

«Revitaliser les territoires ruraux» par l’intégration des migrants. C’est la promesse faite par une brochure interministérielle publiée en septembre.

Quarante-huit pages destinées aux maires des communes rurales françaises pour apporter son soutien aux grandes métropoles, notamment Paris, en difficulté sanitaire face à l’accueil des personnes réfugiées.

Un guide qui a pour «ambition d’être un outil opérationnel», a déclaré le délégué interministériel chargé de l’accueil et de l’intégration des réfugiés. Cela s’inscrit «dans la volonté du président de la République de mieux répartir les réfugiés sur tout le territoire métropolitain».

Plusieurs objectifs à cette intégration

Avec ce dispositif, accepté par le Conseil de l’Union européenne, l’État entend bien répondre à deux objectifs précis. Celui de désengorger les grandes villes, où le parc locatif est saturé et où les logements sont plus chers qu’ailleurs, ce qui a eu pour conséquence, ces dernières années, de dégrader la qualité de vie des réfugiés.

Le second objectif est de revitaliser les zones rurales dont la croissance démographique ne cesse de diminuer. Un constat apporté par l’INSEE «sous l’effet d’un excédent des décès sur les naissances et d’un solde migratoire apparent nul».

une intégration pas toujours acceptée

Le rapport souhaite également mettre en avant les avantages qu’auraient les personnes réfugiées à vivre en zone rurale. On parle ainsi d’«une pression moindre sur le logement», d’«un emploi pérenne» et d’un «engagement fort de la part de la population locale».

Toutefois, cela ne peut se faire qu’en relevant de nombreux défis, ce que souligne le bureau interministériel. De manière générale, les villes attirent tant les Français que les personnes réfugiées par la quantité des services qui leur est proposée. Le défi premier pour les collectivités territoriales sera d’améliorer l’accessibilité des services aux réfugiés.

Plus largement à la population, puisque cela s’inscrit sur les prochaines années dans une «dynamisation générale» des communes rurales. Le manque de transports en commun, l’accès à l’emploi de proximité et les déserts médicaux sont une réalité dans de nombreuses communes françaises, aujourd’hui enclavées.

Le rapport pointe également du doigt la nécessité de faire face aux défis de ce qu’implique le mot «étranger». Dans les petites communes, où les habitants se connaissent bien, la barrière de la langue et de la culture est parfois un frein à l’intégration de nouvelles personnes.

La répartition de la question de l’immigration n'est d'ailleurs pas toujours acceptée par les populations sur place. En 2015, à la suite de la crise migratoire européenne, la petite ville de Buzançais dans l’Indre, 4.500 habitants, avait payé le fruit de cette intégration précipitée en expliquant aujourd’hui au Courrier des maires : «ça a immédiatement chauffé […], des gens sont venus manifester». Un défi que ne doivent pas minimiser les élus locaux.

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