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Pouvoir d'achat : les bas salaires au coeur de la conférence sociale prévue ce lundi

La principale revendication des organisations vise à «conditionner» les exonérations fiscales accordées aux entreprises à la hausse des salaires. [DENIS CHARLET / AFP]

Ce lundi 16 octobre, organisations syndicales et patronales sont attendues au Cese à Paris pour échanger lors d'une conférence sociale. Les bas salaires seront au coeur des discussions.

Alors que l'inflation continue de peser lourdement sur le pouvoir d'achat des Français, les partenaires sociaux doivent se retrouver ce lundi 16 octobre pour discuter des bas salaires. D'après Matignon, les «minima conventionnels, les classifications et les déroulés de carrière», «les temps partiels et les contrats courts» mais aussi «les exonérations de cotisations, primes d'activité et tassement des rémunérations» seront au coeur de cette conférence sociale menée par Elisabeth Borne.

L'événement doit réunir sept organisations syndicales (CFDT, CGT, FO, CFTC, CFE-CGC, Solidaires et Unsa) et six patronales (Medef, U2P, CPME, Fnsea, Fesac et Udes) au Conseil économique, social et environnemental (Cese), à Paris.

Elisabeth Borne a reçu syndicats et organisations patronales tour à tour la semaine dernière, excepté Solidaires, pour amorcer les discussions. Si la cheffe du gouvernement estime que «ce n'est pas le rôle du gouvernement de décider des augmentations de salaires», elle propose toutefois «la mise en place d'un Haut Conseil des rémunérations, qui sera chargé d'éclairer la situation et de proposer des réponses».

Les syndicats, eux, veulent plus. FO et la CGT réclament notamment l'indexation de tous les salaires sur l'inflation, comme c'est déjà le cas en France pour le Smic. Une perspective qu'Elisabeth Borne a semblé écarter d'office d'après Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT.

La principale revendication des organisations vise à «conditionner» les exonérations fiscales accordées aux entreprises à la hausse des salaires. Concrètement, cela reviendrait à supprimer ces aides pour les sociétés «qui favorisent les bas salaires et la précarité» explique la CGT. Sachant que plus les salaires sont proches du Smic, plus les exonérations sont fortes, les syndicats estiment que ces dispositifs agissent comme une «trappe à bas salaires».

Un «tassement» des salaires

Sur ce point le Medef a exprimé une ferme opposition, son président, Patrick Martin, se disant même prêt à contester cette proposition des syndicats sur le plan juridique. Selon lui il est «juridiquement impossible» de «sanctionner une entreprise qui serait à jour en matière de salaire, au motif que sa branche ne le serait pas».

Puisque le Smic, indexé sur l'inflation, augmente plus vite que le reste des salaires, certains minima de branches professionnelles sont rattrapés. Cela provoque un «tassement» des salaires qui conduit certains salariés à rester au salaire minimum, même avec plusieurs années d'ancienneté.

D'après le ministère du Travail, environ 60 branches professionnelles ont actuellement des minima inférieurs au Smic, contre 145 en mai. «Certains démarrent leur vie professionnelle au Smic et le sont encore des années après, c'est décourageant !» a reconnu Elisabeth Borne, appelant à «donner des perspectives» aux Français dans cette situation.

Cette conférence sociale intervient dans un contexte tendu, alors que les partenaires sociaux et le gouvernement sont en désaccord sur les régimes des retraites complémentaires du privé (Agirc-Arrco) et de l'assurance chômage (Unedic). Vendredi, les syndicats et organisations de jeunesse ont d'ailleurs manifesté «contre l'austérité et pour l'augmentation des salaires, des pensions et l'égalité femme-homme».  

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