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Contrôle des personnes radicalisées : comment les préfets vont-ils procéder ?

Gérald Darmanin a également demandé aux préfets de porter une attention toute particulière «aux jeunes hommes originaires du Caucase et qui ont entre 16 et 25 ans». [Bertrand GUAY / AFP]

Gérald Darmanin a demandé ce lundi aux préfets de faire l’examen approfondi du fichier des quelque 5.000 radicalisés en France. L'initiative du ministre de l'Intérieur fait suite à la volonté d'Emmanuel Macron d'instaurer «un état impitoyable envers tous ceux qui portent la haine et des idéologies terroristes».

Réévaluer le niveau de menace terroriste en France. Trois jours après l’assassinat du professeur Dominique Bernard à Arras par un jeune islamiste, le ministre de l’Intérieur a envoyé ce lundi une circulaire aux préfets pour réexaminer tous les dossiers des plus de 5.000 personnes suivies pour radicalisation, ont fait savoir l’Elysée et Beauvau.

Gérald Darmanin répond ainsi à une demande d’Emmanuel Macron, lequel a repoussé de quelques heures son déplacement en Albanie «au vu du contexte national et international».

«rehausser le dispositif»

Dans cette circulaire, Gérald Darmanin a demandé à «rehausser le dispositif» concernant les personnes suivies pour radicalisation. Attention, ce fichier n’est pas à confondre avec celui des fichés S : les personnes dont il est question sont inscrites dans le fichier des signalements pour la prévention et la radicalisation à caractère terroriste (FSPRT). Comme il l’avait annoncé samedi, le ministre a notamment demandé à ce que les étrangers en situation irrégulière et considérés comme dangereux soient expulsés de manière systématique. Beauvau a dit en faire une «priorité absolue».

Tous les préfets de France ont ainsi été mobilisés pour tenir, sous 48 heures, une réunion avec leurs groupes d’évaluation de la radicalisation, la police, la gendarmerie, les services pénitentiaires, la chaîne judiciaire et les renseignements, afin de recenser la totalité des fichés radicalisés étrangers susceptibles d'être expulsés de France. Le ministre veut s'assurer qu'il n'y ait pas eu «d’oubli» dans l'examen des procédures, avec pour chacun leurs antécédents, leur degré de radicalisation, leur potentiel de passage à l’acte et leur situation administrative.

Une attention particulière sur les profils caucasiens

Pour chaque profil qui serait déjà le coup d’une obligation de quitter le territoire (OQTF), le ministre a demandé aux préfets de relancer toutes les procédures de demande de laissez-passer consulaire, afin d’organiser les expulsions le plus rapidement possible. Gérald Darmanin a également demandé aux préfets de porter une attention toute particulière «aux jeunes hommes originaires du Caucase et qui ont entre 16 et 25 ans», en raison du profil de l’auteur de l’assassinat de Dominique Bernard. 

En effet, l’auteur de cet attentat est originaire du Caucase russe, et l’assassin de Samuel Paty était Tchétchène. Des profils qui peuvent avoir «un rapport à la violence particulier» et entrer «dans une forme de radicalisation forte», a estimé le ministère de l’Intérieur. À cet égard, Gérald Darmanin a indiqué ce samedi qu'il allait reprendre les discussions avec la Russie pour organiser l'expulsion des fichés S, interrompues depuis le début de la guerre en Ukraine.

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