En direct
A suivre

Secte internationale de yoga : le gourou et au moins quatre personnes du groupe écroués pour violences sexuelles

[Gregorian Bivolaru a été mis en examen et écroué, ce vendredi, à Paris [ © : STRINGER / AFP]]

Un gourou a été mis en examen et écroué, ce vendredi à Paris, pour des violences sexuelles à grande échelle au sein d'un mouvement international de yoga accusé de dérives sectaires.

Gregorian Bivolaru, 71 ans, un gourou roumano-suédois a été placé en détention provisoire et mis en examen pour viols, abus de faiblesse, séquestration et traite d'être humains en bande organisée, ce vendredi 1er décembre.

Outre le gourou, au moins quatre personnes ont été placées en détention provisoire, selon une source proche du dossier. Plusieurs autres, dont des Roumains soupçonnés d'avoir joué le rôle de chauffeurs, ont été relâchés sous contrôle judiciaire.

Gregorian Bivolaru a été interpellé chez lui dans le Val-de-Marne, en présence de deux jeunes femmes roumaines et d'un autre homme. Le coup de filet, qui a mobilisé 175 policiers, a eu lieu mardi, avec des perquisitions en région parisienne et dans le sud-est de la France. 

Des dérives sectaires

Gregorian Bivolaru apparaît comme la figure fondatrice du Mouvement pour l'intégration spirituelle vers l'absolu (Misa). Ce groupe rebaptisé Atman lors de son expansion hors de Roumanie se dit axé sur la pratique du yoga tantrique, mais il est accusé de dérives sectaires. 

Lors de sa garde à vue, celui présenté comme un gourou a nié son rôle de chef, mais a affirmé être «un maître spirituel doté de dons extraordinaires» et «victime d'un complot politique».

«Il s'agit d’un conditionnement des victimes à accepter des relations sexuelles via des techniques de manipulation mentale visant à supprimer toute notion de consentement» a plutôt estimé mardi une source judiciaire. Le mouvement aurait incité des femmes à s’adonner à des pratiques pornographiques tarifées en France et à l’étranger. 

Des milliers de victimes

Devant les enquêteurs, quelques femmes ont accepté de témoigner, sans porter plainte. Elles ont raconté être arrivées entre septembre et novembre en France pour «un stage de yoga» ou «un cours sur le féminisme». À ce stade, les policiers ont identifié 56 femmes potentiellement victimes. 

Une femme a raconté à l’ «AFP», sous couvert d'anonymat, avoir subi à plusieurs reprises un trafic sexuel à Paris et estime à des milliers de femmes le nombre de victimes.

L'enquête est née d'un signalement en juillet 2022 de la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires, informée par la Ligue des droits de l'Homme de 12 témoignages d'anciens membres du Misa. Le parquet de Paris a ensuite ouvert une information judiciaire.

Le mouvement avait déjà fait l'objet de procédures judiciaires en Europe.

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités