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Attaque terroriste à Paris : profil psy, parcours... Ce que l'on sait de l'assaillant

Le terroriste est un Français né en 1997. [Stephanie Lecocq/Reuters]

Un terroriste a tué au couteau un touriste allemand à Paris (15e arrondissement) et blessé deux autres personnes au marteau ce samedi. Né en 1997 en France, le suspect présente un profil inquiétant.

Trois personnes de son entourage sont désormais placées en garde à vue. Le ministre de la Santé Aurélien Rousseau a indiqué ce dimanche 3 décembre que l'assaillant qui a tué un touriste germano-philippin et blessé deux autres personnes samedi soir près de la Tour Eiffel à Paris, était soumis à un «suivi» psychiatrique, sans hospitalisation. 

«A l'issue de sa période d'incarcération, il lui avait été ordonné d'être suivi» d'un point de vue psychiatrique, a expliqué le ministre au sujet de l'assaillant né en 1997 à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine), issu de parents iraniens, et déjà condamné pour terrorisme en 2016. 

Fin du traitement médiacmenteux en 2022

«Il avait un suivi qui n'était pas un suivi où il devait être hospitalisé, il devait suivre un traitement», a relevé le ministre de la Santé. «Comme souvent dans ces affaires, s'entremêlent une idéologie, une personnalité influençable et malheureusement la psychiatrie. Même si on a largement renforcé depuis quelques années les liens entre psychiatres et les autorités qui suivent ces personnes radicalisées, ça ne nous permet pas de savoir quel est le jour et l’heure du passage à l’acte», a-t-il souligné. 

Pourtant, d’après une source proche du dossier à CNEWS, à compter de mars 2022, l’assaillant a arrêté son traitement médicamenteux (neuroleptique atypique), en accord avec son médecin. En août 2022, une expertise psychiatrique a conclu à la nécessité d’un suivi psy et injonction de soins. Le juge de l’application des peines est d'ailleurs allé dans ce sens le 19 septembre 2022, ordonnant cette même injection de soins.

Néanmoins, le médecin coordonnateur, dans plusieurs rapports successifs, a estimé qu'il était nécessaire de reprendre un suivi médicamenteux, alors - toujours selon la même source - qu'aucune dangerosité d’ordre psychiatrique n’avait été identifiée dans le dernier rapport du 21 avril 2023.

Enfin, le dernier rapport en date du 15 mars 2023, stipulait que cet individu avait : respecté l’obligation de travail dans la même entreprise depuis 2020, soins conformes aux injonctions médicales et respecté ses rendez-vous. Le psychologue du binôme de soutien notait une évolution positive du condamné.

Suivi par la DGSI DEPUIs 2016

Ce traitement médicamenteux avait été mis en place en 2016, année où le terroriste avait été condamné à de la prison ferme pour avoir tenté un passage à l'acte. «L'assaillant a déjà purgé une peine de quatre ans de prison», a précisé Gérald Darmanin, expliquant qu'il avait depuis ce moment été suivi par la DGSI, depuis sa sortie de prison en 2020.

L'individu, interpellé et placé en garde à vue dans le cadre de l'enquête ouverte pour assassinat et tentative d'assassinat à la suite de son attaque, était également fiché S

Au moment de son interpellation, le terroriste a dit qu'il «ne pouvait plus supporter que les musulmans meurent, tant en Afghanistan qu'en Palestine», et a également indiqué qu'il «en voulait pour ce qui se passait à Gaza», mettant la France «comme complice d'Israël», a précisé le ministre de l'Intérieur hier soir lors de sa déclaration. Trois personnes de son entourage ont également été placées en garde à vue ce dimanche. 

Il assurait ne «plus être musulman» 

Armand R.-M. dit s'être «intéressé» à l'islam en 2014 puis converti après avoir rencontré en 2015 un jihadiste, Maximilien Thibaut, par l'intermédiaire d'un site de graffitis, selon le tribunal de Paris.

«Son besoin de repères» avait accéléré la radicalisation, estimait au cours de l'enquête en 2017 un psychologue l'ayant suivi, «Daesh lui donnant notamment des critères directifs de son mode de vie». Fini la musique, les amis... jusqu'à devenir «un promoteur de l'idéologie jihadiste» en 2015.

Lors de son interpellation en 2016, il affirmait pourtant: «Je me suis radicalisé et auto-déradicalisé» ou «Je ne suis plus musulman mais je m'intéresse quand même à ce qu'il se passe là-bas».

Pour le tribunal, ce processus de déradicalisation était pourtant apparu «fragile» : en juin 2016 encore, le jeune homme faisait des recherches en ligne sur «des bombes au phosphore» ou encore sur Adel Kermiche, assassin du père Hamel à Saint-Etienne-du-Rouvray (Seine-Maritime).

Confrontré à ses contradictions, il avait reconnu, toujours en 2016, avoir «encore des idées noires» - «l'attentat de Nice ne (lui) a pas déplu» - et estimait avoir «besoin d'un suivi». Au procès en 2018, sa mère le disait «manipulé» et confiait avoir très mal vécu sa conversion à l'islam. Sa soeur aînée parlait, elle, de sa «timidité maladive».

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