Emmanuel Macron doit se rendre, ce vendredi 8 décembre, sur le chantier de Notre-Dame de Paris, un an avant sa réouverture officielle. À cette occasion, le chef de l’État devrait décider si oui ou non, il y aura des vitraux contemporains pour remplacer les originaux, comme le préconise l’archevêque de Paris.
Y aura-t-il des vitraux contemporains dans la «nouvelle» cathédrale Notre-Dame de Paris, actuellement en reconstruction après son terrible incendie en 2019 ? C’est l’une des questions à laquelle devront répondre l’archevêque de Paris, Laurent Ulrich et le président de la République, Emmanuel Macron, lors de sa visite officielle programmée ce vendredi 8 décembre, un an avant la réouverture du site.
C’est une idée qui peut paraître saugrenue, elle vient pourtant de l’archevêque de Paris, Laurent Ulrich, qui a proposé dans un courrier adressé au chef de l’État, d’intégrer une série de nouveaux vitraux, plus contemporains que les originaux, afin d’ancrer Notre-Dame de Paris dans son siècle. Le sujet sera donc au cœur des débats lors de la visite d’Emmanuel Macron sur le chantier, ce vendredi, avant la dernière ligne droite des travaux qui prévoit une réouverture du site pour décembre 2024.
Le président pourrait dire oui
Selon toute vraisemblance, le président de la République devrait donner son feu vert pour cette initiative. Depuis l’incendie de 2019, Emmanuel Macron a plusieurs fois montré son désir de marquer la restauration de la cathédrale dans le siècle. Au départ, il avait promu l’idée d’un «geste architectural contemporain», suggérant un concours international d’architectes pour la reconstruction de la flèche disparue. Devant le tollé, il avait renoncé. En 2021, l’idée des vitraux contemporains avait surgi une première fois, par le biais du diocèse de Paris. Là encore, une levée de boucliers avait fait reculer la suggestion, contenue dans un projet plus global d’aménagement de l’intérieur de Notre-Dame.
Cela n’empêche visiblement pas l’archevêque et la présidence de remettre le sujet sur le tapis. «Cela permettrait de laisser une trace du 15 avril 2019 et sur les cinq ans de fermeture», explique-t-on à l’archevêché. Selon les informations du Figaro, il s’agirait de créer des vitraux dans les chapelles de la nef. La commande artistique remplacerait des «grisailles» (vitraux non figuratifs) de l’ère Viollet-le-Duc. Elle serait, avec le nouveau mobilier liturgique commandé à Guillaume Bardet et le nouveau coq qui ornera la flèche, la marque du siècle dans ce monument vieux de 850 ans.
Lors de la visite, le président «pourra s'approcher de la flèche» et «à cette occasion-là, il rendra un hommage particulier au général Georgelin», a indiqué ce mercredi l'Élysée. Ce dernier supervisait le chantier depuis l'incendie du 15 avril 2019, jusqu'à son décès brutal cet été. «Le nom du général sera gravé dans le bois de la flèche pour marquer le rôle déterminant que ce grand serviteur de l'État aura eu dans la conduite du chantier», a-t-on ajouté. Concernant les vitraux, c’est bien l’État qui, propriétaire des murs, aura la décision finale entre ses mains pour la mise en oeuvre du projet.