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Marseille : le projet de salle de consommation de drogue abandonné

La municipalité de gauche à la tête de Marseille avait prévu d’ouvrir une salle de consommation de drogue au début de l'année. Mais la révolte des riverains et de la droite locale a eu raison du projet.

8 ans après l’ouverture à Paris et Strasbourg de salles de consommation à moindre risque (SCMR), et près de 40 ans après l’inauguration du premier dispositif de ce type à Berne, en Suisse, une nouvelle devait ouvrir à Marseille en ce début d’année 2024. Mais le projet a été abandonné. 

Ce n’est pas le principe en tant que tel qui a été remis en question, mais le lieu de son implantation. La mairie de Marseille avait prévu de l'ouvrir sur le site de la Canebière, un quartier de plus en plus prisé par les catégories socioprofessionnelles privilégiées. 

«une décision surprenante»

Les riverains et commerçants de la Canebière s’étaient offusqués, revendiquant que le quartier abritait plus de 5.000 enfants dans un rayon de 700 mètres et n’était pas un lieu habituel de consommation, contrairement, par exemple, à la gare Saint-Charles. 

Le Collectif citoyens enfants Libération saluait sur X mercredi 17 janvier «la sagesse» des membres du gouvernement «de se porter en défaveur de ce projet de HSA». 

La présidente de la métropole Martine Vassal a quant à elle tiré son chapeau à cette «victoire pour le quartier et es habitants». 

La première adjointe au maire de Marseille, Michèle Rubirola, qui est également médecin, a regretté «l’instrumentalisation politique de ce dispositif médico-social», et a promis de rester «plus que jamais engagée pour mener à bien ce projet de santé publique» dédié aux «plus vulnérables». 

À deux ans des élections municipales, alors que la gauche avait arraché en 2020 les secteurs des 4e et 5e arrondissements détenus par la droite depuis 25 ans, l’ouverture de ce lieu de consommation encadré avait pris la tournure d’une véritable bataille politique. Le 11 janvier dernier, le maire de Marseille, l’ex-socialiste Benoît Payan, avait semblé prendre ses distances avec le projet. «On ne fait ni sans la population, ni sans les professionnels de santé et encore moins sans le gouvernement», avait-il indiqué lors de ses vœux à la presse.

En attendant la réimplantation de cette salle de shoot, il y a «parallèlement une démarche portée au niveau national sous l’égide du ministère de la Santé de mettre en place éventuellement une HSA (Halte Soins Addictions) mobile, qui pourrait être une réponse à ces problématiques», avait déclaré le préfet des Bouches-du-Rhône, Christophe Mirmand, jeudi 18 janvier lors de ses vœux à la presse.

Ce type de salles, dont l’expérimentation a été prolongée jusqu’à fin 2025 sur le territoire national, permettent aux personnes marginalisées, qui ont l’habitude de se piquer dans la rue, de le faire dans un environnement sécurisé, propre et en présence de personnel qualifié. Leur objectif est de réduire la morbidité et la mortalité au sein de l’Hexagone. 

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