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Colère des agriculteurs : «Comme beaucoup, je vais finir par arrêter», s'inquiète un éleveur de Gironde

Malgré plusieurs annonces, le gouvernement ne parvient pas à éteindre la colère des agriculteurs. Le malaise profond subsiste et certains songent à abandonner la profession. C'est le cas d'Alain qui pense à se reconvertir si le secteur ne se remet pas sur pied.

À quelques jours du début du Salon de l’agriculture, le monde paysan retient son souffle. De nouvelles mesures d’aides pourraient être annoncées par le gouvernement. Mais de nombreux éleveurs sont très pessimistes.

Selon eux, aucune mesure ne peut les sauver. C’est le système mondialisé de l’offre et de la demande qui semble obsolète, et surtout qui assomme les petits producteurs.

Alain élève 80 vaches laitières et des veaux destinés à la boucherie. Il a toujours eu du mal avec les fins de mois. La crise agricole l'inquiète. Selon lui, les agriculteurs doivent reprendre leur avenir en main. «Les prix ne sont pas fixés par nous, mais par l'industriel à qui on vend, donc moi, c'est coopérative. Le beurre me rapporte une petite rentrée d'argent, mais je vais finir par arrêter», livre-t-il. 

Un réajustement des prix du lait

Pour survivre, Alain est obligé de faire de la vente directe. Sa mère retraitée travaille toujours avec lui sur l'exploitation sans relâche. «C'est du 1ᵉʳ janvier au 31 décembre, ça ne change pas. Pas de vacances, pas de week-ends», explique-t-elle.

La solution pour ces agriculteurs, ce serait un réajustement des prix, quelques centimes de plus sur chaque litre de lait suffiraient à les sauver. Le prix d'achat du lait proposé par le géant mondial Lactalis à ses producteurs pour les deux premiers mois de 2024 reste insuffisant au regard des besoins des éleveurs.

«Le prix à sa juste valeur. Il faut juste donner 5 centimes de plus. Il y a toujours quelques petits francs moins chers que moi, c'est sûr. Soit, on fait une méthode industrielle ou semi-industrielle avec des gros troupeaux, ou soit on est des petits élevages, on essaie d'entretenir la nature, mais ça coupe», poursuit l'agriculteur.

Si le secteur s'enfonce un peu plus dans la crise, Alain pourrait tout vendre et se reconvertir dans un domaine moins dépendant des lois du marché. Les agriculteurs ont été touchés de plein fouet par le choc inflationniste : leurs coûts (engrais, carburants, machine...) ont explosé quand les prix de vente de leurs productions n'ont pas toujours suivi - après deux années de hausse, leur revenu a reculé en 2023 de 9% selon l'Insee.

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